dimanche 28 décembre 2014

2015, NOUS Y SOMMES !

Le samedi 11 janvier 2014, à Kosyam, au cours de la cérémonie de présentation de vœux à Chantal Compaoré l'épouse du président du Faso, la ministre Nestorine Sangaré déclara :
« Dans les médias, sur internet, dans les conversations privées, certaines personnes souhaitent avec véhémence et une haine non dissimulée que 2014 soit pour votre conjoint et indirectement pour vous-mêmes l'année de tous les dangers. Elles oublient que quand le malheur viendra sur vous, elles ne seront pas épargnées.»
Nestorine Sangaré avait également souhaité au couple présidentiel, «une année bénie, beaucoup de santé, de paix, de sérénité et de stabilité, une année de longévité, de prospérité et de succès».
Quand on se remémore les conditions infâmantes dans lesquelles Blaise Compaoré a été évacué du palais de Kosyam le 31 octobre 2014, on peut affirmer que Dieu n’a pas exaucé les vœux Nestoriens.
Des griots tels la ministre Sangaré, le Burkina en a connu un large éventail, les uns plus doués que les autres. Les uns plus zélés que les autres. Les uns plus subtils que les autres. Discours dithyrambiques, livres apologiques, articles élogieux, hymnes magnifiants … 
  • A ce sujet, le 4 décembre 2013, j’écrivais dans une publication intitulée PRÉPARATIFS POUR L'ASSAUT FINAL CONTRE L'ARTICLE 37: TOUS LES SIGNES SONT LA!: « Bientôt nous assisterons à des appels lancés dans la presse par de pseudo intellectuels, des rassemblements, des meetings et des marches partout dans le pays pour supplier Blaise Compaoré de se présenter en 2015. On connait le scénario d’avance. » 
  • Et le 10 décembre 2013 : « Des voix s’élèvent de plus en plus pour demander à Blaise Compaoré de rester au pouvoir après 2015. Ces voix se feront plus fortes et plus nombreuses dans les mois à venir. »
  • Cependant le 13 décembre 2013, je rassurais que LE BURKINA FASO NE VA PAS PRENDRE FEU : LA PREUVE SCIENTIFIQUE : « Nous avons besoin qu’émerge une conscience citoyenne et une société civile responsable pour barrer la route à toute velléité de tripatouillage constitutionnel. Nous avons besoin que les religieux et les coutumiers se tiennent éloignés de la sphère politique. » 
  • Le 24 décembre 2013, dans mes vœux de bonne année 2014, j’écrivais « 2014 est porteuse d’un bon augure: Le Faso a « déclenché sa marche triomphale vers l'horizon du bonheur  …  À la conquête de la liberté et du progrès ». Avec une mise en garde: « Aux partisans du régime, je recommande le profil bas et la rédemption. Cela ne servira à rien de se voiler la face davantage et de ramer à contre-courant de l’histoire. Un changement doit avoir lieu et un changement va avoir lieu. Personne n’y peut rien…. Ceux qui ont échafaudé des plans de fuite n’ont sans doute pas compris que la transition se passera tellement en douceur qu’ils en oublieront de plier bagages. »
« • Si vous arrivez à mettre le Sénat en place,
• Si vous arrivez à faire réviser l’article 37,
• Si vous arrivez à vous faire réélire en 2015 ;
Vous deviendrez mon prophète. Je vous ferai allégeance, je deviendrai votre disciple, votre sujet docile et servile.
Je me convertirai au Compaorisme avec autant de zèle que Adama Zongo de la future ex FEDAP/BC et autant de passion que votre ex dévoué Réné Emile Kaboré.
Je vous vouerai un culte et ramènerai toutes les brebis égarées vers votre lumière et elles feront profession de foi.
Je me prosternerai à vos pieds et réciterai chaque jour cet évangile selon Guillaume Soro : "Les liens qui m’unissent au Prophète (président) Compaoré sont SACRES"
"Blaise Compaoré est un MONUMENT VIVANT de bon sens et une réserve d’expérience religieuse (politique) précieuse pour nous tous"
J’irai cogner ma tête contre le mur des lamentations et je réciterai avec la même exaltation que Bamba Alex Souleymane : « Blaise Compaoré a dessiné le présent et le futur du Burkina Faso…. Il a hissé haut le drapeau et l'honneur de la patrie sur l'olympe africain. Les Burkinabè lui doivent de la reconnaissance, de la gratitude et du respect profond que quasiment les pays de la planète monde lui ont décernés pour son BRIO, son INTELLIGENCE et son ART consommé de la patience et sa SCIENCE dans le règlement de situations qui paraissaient insolubles. »
  • Le 18 mars 2014 je m’inquiétais : « l'organisation d'un référendum pour supprimer la clause limitative du mandat présidentiel est suicidaire pour le régime en place et menacerait la stabilité du Burkina Faso. Qui est assez fou pour ouvrir la boite de pandores? »
  • Le 11 avril 2014, je présentais le Burkina Faso comme « un pays aux mains d’ILLUSIONNISTES qui achètent des électeurs et se convainquent eux-mêmes qu’ils ont été élus démocratiquement. Ils payent des marcheurs pour scander des slogans auxquels personnes ne croit. Ils payent des manifestants pour remplir des stades et se donner l’image de leaders populaires et charismatiques. Ils déclarent (plagiat de l’évangile) que le Burkina sera émergent en 2015 ? On attend de voir… »
  • Et le 18 avril : « Par contre, la dernière sortie du « front républicain » à Bobo-Dioulasso avec prise de parole de l’épouse du chef de l’Etat pour demander la modification de l’article 37 doit nous faire comprendre que la lutte qui nous attend « ne sera pas un dîner de gala ; elle ne se fera pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie ; elle ne pourra s'accomplir avec autant d'élégance, de tranquillité et de délicatesse. Il va falloir aller au charbon sans « autant de douceur, d'amabilité, de courtoisie, de retenue et de générosité d'âme » que nous l’aurions souhaité. »
  • Le 4 mai, j’expliquais pourquoi les dignitaires du régime n’avaient aucune raison de quitter volontairement le pouvoir : « Tout le monde sait que le président du Faso va très prochainement annoncer la tenue d’un référendum pour modifier l’article 37 de la constitution qui l’empêche de rester au pouvoir après 2015. Tout le monde sait que le pays va alors sombrer dans une crise politique, économique et sociale. Tout le monde sait qu’il y aura des destructions de biens publics et privés, des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre… Personne ne sait exactement COMMENT ni QUAND tout ça va finir. Personne ne souhaite qu’il y ait des morts. A l’exemple de la SOCOGIB qui n’est que le sommet de l’iceberg, ils ont vendu,  cédé, monnayé, liquidé, soldé beaucoup de biens publics de sorte qu’ils ne peuvent plus rendre compte de rien. Ils ne veulent pas répondre de tous ces crimes économiques. Ils s’accrochent à l’espoir que Blaise Compaoré pourra une fois de plus vaincre l’adversité et régner à jamais sur le Burkina Faso. »
  • Le 10 mai, je lançais cet appel : « Monter un groupe de commando de millions de citoyens et de citoyennes pour prendre d’assaut la forteresse où la paix est retenue en otage et réclamer sa libération sans condition. »
  • Le 20 mai, je précisais: « Blaise Compaoré veut son référendum parce qu’il veut rester à Kosyam. Il veut rester à Kosyam parce qu’il a peur de ne pas bénéficier d’amnistie et d’immunité s’il n’est plus président. Il a peur de se retrouver devant des tribunaux. Il a peur aussi que des membres de sa famille répondent devant la justice. En vérité quand Blaise prenait le pouvoir en 1987, il n’a jamais envisagé de céder le pouvoir à quiconque par la suite. … Nous sommes prêts pour la mobilisation. Ne soyons pas fébriles. Tout est question de timing. Gardons notre sang-froid. Attendons patiemment l’annonce du référendum si nous ne voulons pas acheter un poisson dans l’eau. »
  • Le 20 mai, je posais ce parallèle : « Sur certains points, le parcours de Blaise Compaoré ressemble à celui de son prédécesseur Maurice Yameogo:
• Élimination par tous les moyens des adversaires politiques
• Gestion familiale des affaires de l’État
• Allergie à la moindre contestation
• Dépenses somptuaires
• Mariage avec une métisse ivoirienne »
Et je terminais par cette question : « Fin de règne similaire ? »
  • Le 27 mai, je présentais un bilan sans concession de 27 années de crime et de gabegie : « Aucun doute, Blaise Compaoré ne peut rien faire de plus qu’aggraver son bilan en le tirant vers le bas. Il a échoué. Le pire c’est qu’il ne veut pas prendre acte de son échec. Quelques mendiants larmoyants, zélés malgré leurs œillères et tenant une sébile à la main trouveront toujours quelque chose à dire pour défendre un bilan inexistant et un régime incompétent. Ils diront qu’ailleurs dans le monde c’est pareil et même pire. Ils diront que les changements apportent toujours le chaos.
    Ils diront que nous leur devons notre liberté d’expression comme s’ils avaient le pouvoir d’arrêter le temps et d’entrer par effraction dans nos têtes pour faire des perquisitions.
    Ils diront que nous sommes inconscients et manipulés par des politiciens.
    Quand tu leur réponds que leur temps est épuisé, qu’ils doivent préparer leurs valises et libérer la place, ils te répondent, à court d’arguments, que ce sont eux qui ont les armes et les munitions qui vont avec.
    En somme, ils nous disent d’entrer dans les rangs et de prendre notre place dans le troupeau. Ils croient que nous sommes des agneaux que l’on mène tranquillement à l’abattoir. »
  • Le 23 juin, je m’indignais : « le cancer nommé CDP n’en a jamais assez, il veut détruire le Burkina Faso en transformant ses hommes et ses femmes en des êtres vils guidés uniquement par l’appât du gain facile. Le CDP travaille scientifiquement à ôter du burkinabè toute trace d’intégrité, d’amour propre, de probité. Le samedi 21 juin 2014, des milliers de personnes se sont laissé mener au stade du 4 août tel du bétail à l’abattoir.  Ils ont assisté à l’immolation de la « bonne foi » et sanctifié l'hypocrisie. Pour le CDP, tout burkinabè a un prix, qu’il soit jeune, vieux, femme, enfant, … Il peut être acheté comme toute marchandise. »
  • Le 14 juillet, j’écrivais: « Une erreur actuelle du régime est de croire qu’on peut amadouer tout un peuple en faisant pleuvoir de l’argent frais. L’autre erreur monumentale est de croire à l’union sacrée de tous ceux qui braillent pour appeler à la modification de l’article 37. Au premier coup de semonce, tous ces opportunistes vont s’égailler dans la nature et renier le référendum comme Pierre a renié le Christ. La dernière erreur stratégique est de croire (ou de faire croire) que le référendum est essentiellement une affaire « personnelle » entre le CDP et le MPP. Entre Blaise et Roch. Entre Diendéré et Salif Diallo. Sans doute en polarisant ainsi le débat, ils espèrent le vider de toute substance et éviter toute appréciation objective ? Cette affaire est une affaire entre un président qui n’a aucun égard pour la parole donnée et un peuple qui en a plus qu’assez de cette gouvernance qui spolie les plus vulnérables. C’est une affaire entre un pouvoir qui navigue à vue et un peuple qui en a marre des crimes de sang et des crimes économiques impunis. »
  • Le 15 septembre, j’affirmais que : « Aujourd’hui le CDP n’est plus que l’ombre de lui-même. Nous voyons à présent un parti sans colonne vertébrale, sans idéologie et sans stratégie. Son programme politique se limite à l’organisation d’un référendum sur l’article 37 et accessoirement à des contre-manifestations pour saboter chaque initiative de l’opposition. »
  • Le 24 septembre, j’adressais une missive très personnelle à un député CDP : A TOI, MA GRANDE SŒUR BENJAMINE DOAMBA. « Tu es député, élue du Kadiogo depuis décembre 2012. Tu as été élue pour consentir l’impôt, contrôler l’action du gouvernement et voter les lois. Rien de plus, rien de moins. Tu n’as pas été élue pour contribuer à assassiner la démocratie en soutenant un projet de référendum sans tête ni queue. »
  • Et lorsque le 8 octobre, j’avertissais les pro-referendums, je ne m’attendais pas à ce que ce scenario se reproduise. Et pourtant : « Je m’en voudrais de jouer les oiseaux de mauvais augures mais, permettez-moi, pour terminer, de rappeler cette triste fin de l’ex numéro deux et argentier de Laurent Gbagbo, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, ministre de l’économie et des finances de 2000 à 2011. Bohoun Bouabré est mort en exil, loin de sa terre natale, dans le dénuement et l’indifférence totale le 11 janvier 2012. Mort parce que ses comptes avaient été gelés par le nouveau pouvoir en Côte d’Ivoire et donc incapable d’honorer les frais médicaux que nécessitait son état de santé. »
  • Le 22 octobre, au lendemain de l’infâme conseil des ministres pour lancer le referendum, dégouté mais déterminé, j’écrivais : « La réalité est là en face de nous. L’implacable réalité, c’est un président du Faso qui a perdu tout sens de la mesure et toute lucidité. Compaoré a choisi d’aller droit dans le mur à la manière de Tandja. C’est la première fois que Compaoré affronte ainsi son peuple, à visage découvert. Il est vrai que de nos jours, les braqueurs ne s’encombrent plus de cagoule. Nous avons à présent la preuve que celui qui dirige le Burkina Faso depuis le 15 octobre 1987 n’a jamais aimé ce pays. Son pouvoir et sa famille passent avant tout. Compaoré se prend pour le propriétaire de l’air que nous respirons. Comme un joueur de poker, Blaise Compaoré a abattu sa dernière carte. Un joker qui s’appelle « référendum ». Compaoré ne se rend pas compte de ce qui l’attend. La patience du peuple a des limites.
    Compaoré rêve d’un pouvoir à vie. Peut-être aussi rêve-t-il de rejoindre Taylor et Gbagbo, d’être le premier burkinabè à être condamné à vie par la CPI. Mais pour cela, il faut que des innocents meurent. Ne lui donnons pas ce plaisir. Nous connaissons parfaitement la psychologie de l’homme qui nous dirige depuis 27 ans. C’est aussi une raison pour laquelle, nous avons prédit qu’un soulèvement populaire emporterait Blaise Compaoré à l’image de celui du 3 janvier 1966 qui a emporté Maurice Yameogo.
    Ce n’est ni de la prophétie, ni un art divinatoire, encore moins de la science infuse. »
Et la semaine suivante, dès le 30 octobre, ce fut la débandade dans les rangs du régime. Exil, résidence surveillée, détention, cachette … 
  • Où sont passées toutes ces méchantes personnes qui prédisaient le chaos pour le Burkina Faso si Blaise Compaoré quittait le pouvoir ?
  • Où sont toutes ces personnes malintentionnées qui ont rempli le stade du 4 août et le stade Wobi pour réclamer Compaoré après 2015 ?
  • Pourquoi personne n’a manifesté pour exiger le rétablissement de Blaise Compaoré comme président du Faso ?
On ne voit plus personne simplement parce que nul n’est indispensable. Ni hier, ni aujourd'hui, ni demain. Il y a juste des hommes et des femmes qui marquent leur temps. Nestorine Sangaré ne rentrera sans doute pas dans l’histoire mais elle avait su trouver les mots pour traduire au couple présidentiel déchu tout son attachement : «une année bénie, beaucoup de santé, de paix, de sérénité et de stabilité, une année de longévité, de prospérité et de succès». Je vous souhaite pareil en gardant à l’esprit que « l’homme propose, Dieu dispose. »

Et surtout soyez positifs. Surveillez vos pensées. Appliquez une hygiène stricte de l'esprit. Attention à ne pas vous pourrir le cerveau avec des images, des bruits, des idées violentes et négatives. Notre corps et notre esprit sont directement reliés. Si vous vivez dans le stress, la contrariété, les conflits, l’aigreur et les émotions désagréables, il est quasiment sûr que vous tomberez très souvent malade. (santenatureinnovation.com)

Bonne année 2015 à toutes et à tous ! A tantôt.

Vous pouvez retrouvez toutes ces publications sur le blog : http://demain2015.blogspot.com/


lundi 15 décembre 2014

LA PREUVE PAR ZIDA ?

« Justice sera rendue à tous ceux qui sont tombés sous les balles assassines du président Blaise Compaoré » ainsi s’exprimait le Premier Ministre (P.M.) de transition Yacouba Isaac Zida le 13 décembre 2014 sur la place de la Révolution. C’était la première fois qu’un P.M. tenait un discours improvisé devant une foule disparate sur une place publique non quadrillée par les forces de l’ordre. Zida est également le premier P.M. militaire du Burkina depuis au moins 31 ans. Tandis qu’à l’inverse, Kafando est le premier président civil depuis 48 ans.

Le 27 novembre 2014, face à la presse nationale, au cours d’une interview de 1h30, le Premier ministre a affirmé que le dossier Sankara serait entièrement rouvert et que le Burkina Faso allait demander au Maroc l’extradition du président déchu Blaise Compaoré si la justice l’exigeait.

Le lieutenant-colonel Zida est apparu en public pour la première fois, juché sur un char posté devant l’Etat-major aux côtés de leaders de la société civile, dans la matinée du 31 octobre 2014. Il a scandé « l’armée va prendre ses responsabilités». Quelques temps après Blaise Compaoré démissionnait. Et depuis, les posters à l’effigie du P.M. se vendent comme de petits pains. Aux yeux de certains, il serait devenu un héros populaire. Cet homme au physique imposant, né le 16 novembre 1965 était précédemment chef de corps adjoint du Régiment de Sécurité présidentielle (RSP). Il occupait ces fonctions depuis le 18 juillet 2011 et serait parvenu à ce grade après avoir été chargé de mater la mutinerie d’une partie de l’armée en 2011. Il aurait été surtout l’agent de liaison de Blaise Compaoré avec la rébellion ivoirienne des Forces Nouvelles de Soro Guillaume.

A l’inverse, les détracteurs de Zida le considèrent comme un démagogue et un populiste, presqu’un imposteur. C’est vrai qu’il aurait pu se passer de décréter la gratuité du match Burkina/Angola le 18 novembre dernier.

On l’accuse d’avoir facilité la fuite, ou de n’avoir rien fait pour empêcher les anciens dignitaires du régime Compaoré de quitter le pays. Certains ont même affirmé dernièrement que le P.M. avait dépêché des soldats au Maroc pour assurer la protection de Blaise Compaoré … juste au moment où ce dernier quittait son lieu d’exil !
Les mêmes détracteurs attestent que le président de la transition est « Under Control » et que c’est Zida le vrai patron de la transition. On serait curieux de savoir comment ce même contrôle s’exercerait sur Cherif Sy ou sur Luc Marius Ibriga ? Augustin Loada, Filiga Michel Sawadogo, René Bagoro ?

Le fait est que Zida fait beaucoup de promesses (vérité et justice pour Sankara, Norbert Zongo et les martyrs de l’insurrection …). Des promesses presqu’impossibles à tenir dans le délai de la transition. Séparation des pouvoirs oblige avec une justice qui vient à pied.
L’autre fait est que Zida et son équipe ont la gâchette facile en terme de démettre certaines personnes de leurs fonctions (SONABEL, SONABHY, CAMEG, INERA, FESPACO, CENOU …). On pense également à la dissolution des conseils municipaux. Les changements au RSP, au chef d’Etat-major particulier du chef de l’Etat et à l’Etat-major général des armées étant davantage du ressort du président Kafando.

Un nouveau palier a été atteint avec la décision surprise de nommer un directeur pour la SOCOGIB par l’entremise d’un ministre du gouvernement. Ce qui équivaudrait d’office à la nationalisation de ce fleuron des entreprises naguère confisquées par Alizeta Ouedraogo. Sans doute que la société Tan Aliz va subir le même sort, elle qui emploie près d’un millier de personnes qu’il faut sauver à tout prix du chômage.

Précipitation, amateurisme ou négligence ? Selon plusieurs observateurs, Zida et son équipe ne manquent pas de commettre des erreurs d’appréciation. Certaines s’apparenteraient même à de la provocation : le cas de la nomination de Adama Sagnon au poste de ministre de la culture et plus récemment l’imbroglio autour du 13 décembre. Dans les deux cas, Zida a su manœuvrer habilement pour reprendre la main et ne pas donner l’impression qu’il exerce une gouvernance dictée par la rue. L’homme est certes un adepte des concertations et des formules inclusives mais il n’a que 11 mois, ça ne donne pas du temps à la tergiversation.

Reste des dossiers sensibles tel le sort de Gilbert Diendéré (trempé dans toutes les affaires d’Etat) et le démantèlement du RSP au sein duquel le P.M. a fait toute sa carrière. Malgré les injonctions populaires, aucune action d’éclat ne sera entreprise dans l’immédiat. Ici on marche sur des œufs.

L’organisation des élections générales en 2015 est la priorité des priorités pour Zida. Mobiliser les ressources, poursuivre l’enrôlement biométrique, permettre les candidatures indépendantes, organiser le vote des burkinabè de l’étranger … Il peut échouer partout mais pas ici.

S’il veut garder les pieds sur terre, Yacouba Isaac Zida doit se garder de prêter une oreille trop attentive aux zélateurs, aux flatteurs et aux courtisans de tous bords. Certains s’inquiètent déjà de la forte influence des membres de son église.

D’aucuns lui prêtent l’intention de travailler à la création d’un parti politique à travers lequel il reviendrait se faire élire président en 2020. Ce n’est pas interdit. Ce qui est interdit c’est de se détourner de l’esprit et de la lettre de la charte de la transition et pour l’heure, la plupart des voyants sont au vert.

Si c’est au pied du mur qu’on reconnait le vrai maçon, c’est devant les tentations de toutes sortes qu’on reconnait le vrai Burkinabè digne et intègre. Alors au travail mon lieutenant-Colonel et rendez-vous, à l’heure des bilans, en novembre 2015.


https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10205303205009732&set=a.10201565207842139.1073741834.1535855658&type=1&theater

jeudi 11 décembre 2014

EBOMAF : LES FRASQUES D’UN MILLIARDAIRE

En marge des pillages et saccages liés à l’insurrection populaire, un entrepôt d’EBOMAF situé au quartier Kossodo de Ouagadougou a subi une vraie razzia. Sur ce vaste espace de plusieurs hectares où étaient stockés des pièces de rechange, des matériaux de construction, des biens d’équipements, des pneus, des pots de peinture, des réfrigérateurs et des ordinateurs, il ne reste plus rien. Les dégâts sont estimés à plus de 2 milliards de F CFA.

Malgré Cela, le PDG Mahamadou Bonkoungou, qui n’a pas eu besoin de fuir le Burkina Faso à la manière d’Alizeta « Gando », continue d’être toujours aussi « généreux » :

- 40 tonnes de riz offert aux femmes de Dédougou en mars 2014,
- Participation au financement du meeting recto verso du Front républicain au Stade Wobi de Bobo-Dioulasso le 12 avril 2014,
- Participation au financement du meeting du CDP au stade du 4 août le 21 juin 2014,
- 11 millions aux autorités sanitaires pour combattre Ebola en octobre 2014.

Mais depuis novembre, le milliardaire semble être passé à la vitesse supérieure :

- Avion mis gratuitement à disposition à partir de l’aéroport de Ouagadougou pour évacuer les collaborateurs, parents et amis de Blaise Compaoré après la chute du régime,
- 10 millions remis à l’hôpital Yalgado pour la prise en charge des blessés de l’insurrection populaire,
- 10 millions pour l’équipe de football du Bankuy Sport,
- 200 millions pour la fédération burkinabè de football,
- Avion mis gratuitement à disposition pour transporter 50 journalistes en Guinée Equatoriale pour la CAN 2015.

A ce rythme le PDG de EBOMAF ne va-t-il pas se retrouver bientôt ruiné ?

Qu’il n’oublie pas que désormais plus rien ne sera comme avant et qu’il va devoir désormais s’acquitter des taxes et impôts sans complaisance. Espérons qu’à ce moment, générosité sera toujours aussi expressive.


11 décembre 2014
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10205277883136701&set=a.10201565207842139.1073741834.1535855658&type=1

mercredi 10 décembre 2014

CAMBRIOLAGES EN SÉRIE



J’ai été de nouveau victime d’un cambriolage hier dans la matinée. Les cambrioleurs sont entrés par effraction dans la maison en cisaillant les barreaux de la fenêtre de la cuisine. Ils ont ensuite défoncé une porte et fouillé minutieusement tous les recoins de toutes les chambres. De l’argent emporté ainsi que du matériel informatique.
Les visiteurs indélicats sont passés entre 9h et 15h probablement. Le constat a été fait vers 16h. Fort heureusement, personne ne se trouvait à la maison, il n’y a donc pas eu d’agression physique.
Ce matin, j’ai fait une déclaration à la gendarmerie, coté échangeur de Ouaga 2000. Je leur ai rappelé que j’avais déjà été victime de cambriolage dans la nuit du samedi 18 dimanche 19 janvier 2014.
Et puisqu’on dit qu’il n’y a jamais deux sans trois, j’aimerai informer les éventuels candidats à un éventuel prochain cambriolage que je ne suis pas la cible la mieux indiquée. Je ne suis pas riche, ma maison ne recèle aucun trésor. Pas la peine de mettre votre vie en danger pour des miettes.
J’osais espérer qu’après le pillage des domiciles des ex barons du régime Compaoré, vous, voleurs de tous acabits, aviez fait le plein de butin pour voir venir les fêtes de fin d’année avec sérénité. Je me suis trompé apparemment.
L’année se termine comme elle avait commencée. A la seule différence que cette fois-ci, nous ne ferons pas dans la paranoïa de voir la main du régime déchu dans ces fâcheux évènements. Je crois que nous avons affaire à des délinquants ordinaires.
En cette période, faites donc attention à votre personne et à vos biens. Le mois de décembre est le mois de prédilection des malfaiteurs. Rappelez-vous le 13 décembre 1998.

10 décembre 2014
https://www.facebook.com/ouedraogo.souleymane.Basic.Soul/posts/10205271215770021

lundi 8 décembre 2014

LE BALAI CITOYEN ET LES PÊCHEURS EN EAUX TROUBLES


Dès son lancement officiel le 25 aout 2013, le Balai Citoyen a décidé d’animer une page Facebook. La gestion a été confiée à un sympathisant résident à Bobo-Dioulasso et engagé à accompagner le mouvement de façon volontaire. Il s’engageait dès lors à gérer la communication web du Balai Citoyen sans contrepartie.
Plus tard, lorsque le poste de chargé à la communication a été créé au sein de la coordination nationale, il a été décidé de subordonner le poste de gestionnaire de la page Facebook à celui-ci.
Toutefois, face à certain nombre de manquements et de prises de position unilatérales et pour une meilleure administration de la page facebook, la coordination avait décidé ce qui suit :
• L’administrateur de la page devra désormais s’associer à deux autres personnes
• L’administrateur devra partager les codes d’administration de la page et des autres outils web
• Une concertation préalable est nécessaire avant toute publication sur la page du Balai Citoyen.
• Pour toute question relevant de la vie du mouvement et qui concerne les situations nationales et internationales, les publications doivent d’abord être soumises à la coordination nationale avant publication
Face au chantage et à la confiscation des outils de communication (l’accès de la page facebook a été bloqué aux responsables à la communication au cours des évènements du 28 juin à Bobo-Dioulasso au cours de la manifestation interdite et réprimée par les forces de l’ordre), le personnage a été mis en demeure depuis le 29 juin 2014 et suspendu de ses fonctions depuis le 5 juillet 2014.
Finalement, seule la page facebook a pu être récupérée. Le mis en cause a ainsi abusivement continué à utiliser le mail et le twitter à des fins inavouées et pour servir de sombres desseins. Pour preuves, les manœuvres souterraines qu’il a mis en œuvre pour faire partie du CNT, en vain.
Il s’est lancé depuis peu dans une entreprise de sabotage de l’image du mouvement. Ce qu’il recherche visiblement c’est mettre à mal la crédibilité et la cohésion du groupe. Il tente inutilement d’opposer Bobo à Ouaga. La section de Bobo vient d’ailleurs de le désavouer officiellement dans une correspondance datée du 4 décembre 2014 : « La coordination régionale reconnait avoir été sur quelques points, manipulée par ………….. qui a mené quelques actions individuelles au nom de la coordination régionale de Bobo… ».
C’est cet homme, qui face à ce désaveu, continue de semer la graine de la discorde. Il vient de créer une autre page « Le Balai National » pour servir son projet trouble. La confusion, le désordre qu’il souhaite installer au sein du mouvement n’a aucune chance de prospérer.
Nous croyons que lever le voile sur ses pratiques peut aider à rassurer les nombreuses personnes qui nous interpellent quotidiennement et cherchent à mieux comprendre.
Il n’y a aucune crise interne au Balai Citoyen qui continuera sa mission qui est de « constituer une force de propositions et de pression pour le changement social par l’engagement citoyen ».
Nous nous attendons certes à une réaction vigoureuse de l’intéressé. Les répliques ne vont pas tarder. Nous le savons rancunier et nous ne négligeons pas sa capacité de nuisance.
N.B. Cette publication est personnelle et ne reflète pas forcement la position officielle du Balai Citoyen.

8 décembre 2014
https://www.facebook.com/ouedraogo.souleymane.Basic.Soul/posts/10205255501177166:0

lundi 1 décembre 2014

ELIE JUSTIN OUEDRAOGO : UN « GOUROU » DE L’ANCIEN REGIME


Les agents de la mine de la société minière SEMAFO à Mana, dans la province des Balés, à 65 km de Dédougou, observent un arrêt de travail depuis le samedi 29 novembre 2014. Ils réclament l’arrêt d’un plan mis en place depuis le 13 novembre 2013 qui consiste à ponctionner 10% des salaires des travailleurs afin de redresser la mine dont la situation financière serait difficile.
Le Président du conseil d’administration de SEMAFO est le docteur Elie Justin Ouédraogo. Un nom extrêmement connu dans le secteur minier au Burkina Faso.
E.J. Ouédraogo est né le 08 Août 1952 et a obtenu son Doctorat 3è cycle es-Sciences Economiques à l'Université Jules Verne de Picardie - Amiens en France en novembre 1982. Thème de la thèse : « Investissement minier et problématique de l’Industrialisation en Afrique Occidentale ».
De 1983 à 1995, il travaillera à la Société de Recherche et d'Exploitation Minière du Burkina Faso (SOREMIB) qui exploite la mine d’or de Poura. Succesivement attaché de direction, contrôleur de gestion, directeur du contrôle de gestion, directeur général de la SOREMIB et administrateur provisoire.
De juin 1995 à novembre 2000, il est Ministre de l’Energie et des Mines puis de septembre 2001 à Juillet 2005, directeur exécutif du nouveau Centre d’Analyse des Politiques Economiques et Sociales (CAPES). D’août 2005 à janvier 2007, il est administrateur de l’Institut Régional de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD).
Depuis septembre 2007 Elie Justin Ouédraogo est administrateur général de la Société d’exploration minière d’Afrique de l’Ouest (SEMAFO) et à partir de septembre 2009, cumulativement, D.G de SEMAFO Energie Burkina Faso. Le Conseil d'administration de « SEMAFO Burkina Faso SA » l’a nommé le 25 juin 2012 au poste de Président du conseil d'administration (PCA) cumulativement avec son poste de directeur national.
Elie Justin Ouédraogo est membre de l’Institut Canadien des Mines (CMI/ICM), président du GMPB (Groupement Professionnel des Miniers du Burkina) et membre fondateur et Co-président de l’Union des Chambres des mines de l’UEMOA. Il a également été administrateur de l'Institut de Formation et de Recherche Démographique au Cameroun.
En 2011, il a fondé et a été élu président de la Chambre des Mines du Burkina Faso. En maintenant son poste chez SEMAFO, M. Ouedraogo occupe le poste de Directeur général de l'énergie chez Windiga Burkina Faso SA et Président du conseil d’administration de Zina S.A.
Deux semaines avant l’insurrection populaire et un mois jour pour jour avant le limogeage du directeur de la Société nationale d’électricité (SONABEL), Jean Christophe Ilboudo (nommé le 2 juillet 2014), la société de Elie Justin Ouédraogo, Windiga S.A. avec le projet Zina Solaire, a signé le 17 Octobre 2014, un contrat de vente d’électricité avec la SONABEL. Coût : 24 milliards de FCFA, durée d’exécution : 18 mois.
Elie Justin Ouédraogo est devenu chef coutumier le 27 août 2011 sous le nom de Sa Majesté Naaba Baoogo de Gourcy. Ce jour-là Gourcy ressemblait à une ville en état de siège avec la présence des forces de l’ordre : deux pelotons de la CRS venus de Ouagadougou, un de la Police nationale et un autre de la gendarmerie en provenance de Ouahigouya pour renforcer les éléments de la Brigade territoriale de Gourcy et parer à toute éventualité lors de la cérémonie d’intronisation. Sans doute parce que dans la course au trône, il y avait le mari de Alizeta Gando.
Elie Justin Ouédraogo n’a jamais été fonctionnaire de l’Etat, toutefois, il a bénéficié des décorations suivantes : Commandeur de l’ordre national, Officier de l’ordre national et Chevalier de l’ordre du mérite de l’industrie et du commerce.
Elie Justin Ouédraogo était une pièce maitresse du système de gouvernance économique du président déchu Blaise Compaoré : Ancien ministre, DG et PCA de SEMAFO, président fondateur de la Chambre des Mines, chef coutumier, DG de Windiga SA, PCA de Zina S.A, prestataire privilégié de l’Etat burkinabè et conseiller occulte du president du Faso.
La mine de Poura a femé en 1999, laissant une lourde dette sociale et écologique impossible à apurer. E.J. Ouedarogo était ministre de l’Energie et des Mines à cette époque. On ne connait pas exactement l’étendue de sa responsabilité dans la faillite de Poura mine. Mais on sait qu’il n’est pas étranger aux graves difficultés actuelles de SEMAFO.
Même si le 21 novembre dernier, Elie Justin Ouédraogo était présent à la passation de charge entre Zida et Kafando, on se doute bien qu’il est sur un siège éjectable comme la plupart des barons de l’ancien régime.
http://www.windiga-energy.com/equipe-direction.php
http://fr.allafrica.com/stories/201209040757.html
http://www.naabaoogo-gourcy.net/?Qui-est-Naaba-Baogo
http://www.lefaso.net/spip.php?article61284

1er Décembre 2014
https://www.facebook.com/ouedraogo.souleymane.Basic.Soul/posts/10205207645740810:0