mardi 18 mars 2014

IMPOSSIBLE REFERENDUM

Des rumeurs prétendent que l'appel au référendum est prêt et n'attend que la signature de Blaise Compaoré dès son retour de son voyage privé en France. Je n’en crois rien. C’est très improbable parce qu’aucun référendum ne peut s’organiser dans le contexte actuel.
Voici résumé ce qui risque de se passer dès l’annonce de cette infamie:

• Les représentants des partis politiques de l’opposition et de la société civile vont démissionner de la CENI et bloquer son fonctionnement

• D’autres démissions plus importantes vont intervenir au sein du CDP

• Des manifestations et des contre-manifestations vont s’organiser sur toute l'étendue du territoire

• Les établissements scolaires vont entrer en ébullition, les cours seront suspendus, les examens ne pourront pas se tenir et l’université va fermer ses portes en raison de troubles graves

• Des personnalités politiques et leaders d’opinion jusque là silencieux vont mettre en garde directement le président du Faso

• Des missions de la CEDEAO et de l’Union Africaine vont se succéder au Burkina Faso pour rappeler les principes communautaires liés à l’alternance politique

• Les partenaires techniques et financiers du Burkina Faso vont suspendre le versement de leurs aides

• Les éditorialistes dans les journaux vont se radicaliser et faire en sorte de jeter de l’huile sur le feu

• Des radios et télé seront suspendus pour diffusion de «propos haineux et incitant aux troubles publics »

• Les chefs coutumiers seront humiliés et perdront ce qui reste de leur autorité

• Les fidèles croyants vont désavouer tous les guides spirituels corrompus

• La criminalité va augmenter parce que les forces de l’ordre seront occupées à mater les rassemblements et les manifestations

• Les chantiers (routes, bâtiments publics …) vont s’arrêter

• L’activité économique va connaitre un recul significatif

• L’armée va se diviser davantage et la rupture sera consommée entre vieille garde et jeunes officiers et sous-officiers

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• Echec et Mat pour Blaise Compaoré qui va quitter le pouvoir (prématurément ?) sans avoir pu modifier l’article 37.

L'organisation d'un référendum pour supprimer la clause limitative du mandat présidentiel est suicidaire pour le régime en place et menacerait la stabilité du Burkina Faso.
Qui est assez fou pour ouvrir la boîte de pandores?

vendredi 7 mars 2014

SCANDALES A REPETITION DANS L’ORGANISATION DU 8 MARS




Le Ministère de la Promotion de la Femme et du Genre (MPFG) organise conjointement la 157ème journée internationale  de la femme et le 4ème Forum National des Femmes (FNF) à Banfora

Cette année, de nombreuses activités sont au programme dont un dîner gala qui a été organisé le mardi 4 mars dernier à partir de 20H au niveau du Gouvernorat à Banfora. C’est la sœur cadette de la ministre Nestorine Sangaré qui aurait obtenu le marché de la restauration. Pour ce faire, elle a convoyé une trentaine de jeunes depuis Ouagadougou pour assurer le service. C’est le car du ministère qui a été utilisé à cet effet. A l’issue de la prestation, il était prévu que le groupe (qui a été hébergé dans une église) regagne Ouagadougou  dès 6H le lendemain au regard d’autres impératifs individuels. Dès lors commence un véritable calvaire pour les jeunes : Pas de car pour le retour. La patronne rentrée à Ouaga. Appels téléphoniques vains. Sans interlocuteurs sur place, une partie du groupe a du se résoudre à porter l’affaire auprès d’une première  brigade de gendarmerie qui s’est dite incompétente pour traiter le dossier. Référés par la suite à la Brigade de Recherche de Banfora, le MDL/Chef a également avoué ne pas savoir par quel bout prendre le problème. Finalement c’est 10 heures après, vers 16H qu’un consensus est trouvé et qu’un car du ministère est autorisé à rapatrier les infortunés pour qui cette prestation constituait quelque chose de ponctuel, un extra payé à 15 000 FCA par personne toutes charges comprises.

On constate dans cette affaire, un amalgame flagrant où les moyens de l’Etat sont mis au service d’une famille et un mépris pour des travailleurs maltraités et pris en otage à plus de 400 Km de chez eux.  

Pourtant cette année, sur instruction du gouvernement, le MPFG affirmait avoir entrepris des réformes qui prennent en compte les nombreuses critiques formulées par l’opinion publique : le bien fondé de la célébration de la journée internationale de la femme, le caractère festif des commémorations, le mauvais comportement de certaines femmes lors des manifestations commémoratives, l’acquisition des pagnes uniformes du 8 mars… Il a même été décide la fin de la célébration tournante après Banfora.

Malgré cela, les mêmes dérives perdurent :

La qualité des pagnes du 8 mars ne cesse de diminuer : le motif est mal fait et la couleur n’est pas attractive. Les spéculateurs sont tellement nombreux cette année que trois qualités se côtoient sur le marché décourageant les acheteurs. Les commerçants se plaignent des méventes. Tant pis pour eux, les spéculateurs s’en sont déjà mis pleins les poches.

Pour loger les 3 000 participants, les élèves de la ville de Banfora ont été malheureusement invités à rester à la maison toute la semaine du 3 au 9 mars 2014. Loger des femmes dans des écoles et vouloir se plaindre de leurs comportements c’est un peu mesquin, il faut en convenir. Combien de ces femmes peuvent donner le thème des festivités ? « Entreprenariat féminin : problématique du financement des activités économiques des femmes au Burkina Faso ».

Cette façon de célébrer le 8 mars est honteuse et malhonnête.

Anyway, bonne fête à toutes les femmes du Burkina Faso.