vendredi 31 janvier 2014

LIGNES DE FRONT ET MOUVEMENT DE TROUPES

• Le 30 décembre 2013, le président du Faso nomme quatre nouveaux généraux et le 31 décembre, il participe pour la première fois de façon inédite au bal de fin d’année de l’amicale des anciens enfants de troupes (qu’il n’a jamais été).

• Le 5 janvier, des ex caciques du pouvoir, barons, cadres, militants frustrés et revanchards démissionnent du CDP, retournent leur veste et passent à l’opposition.

• Le 7 janvier, une délégation ivoirienne, conduite par le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, vient en urgence rencontrer le président Blaise Compaoré à la Présidence du Faso.

• Le 11 janvier, la FEDAP/BC organise un meeting de soutien à la candidature de Blaise Compaoré en 2015.


• Le 13 janvier, le Larlé Naaba Tigré démissionne de la FEDAP/BC

• Le 17 janvier, Blaise Compaoré se fait lire une déclaration de loyauté des Forces armées.

• Le 18 janvier, l’opposition politique arrive à mobiliser dans les rues du Burkina Faso pas moins de 500 000 marcheurs.

• Le 20 janvier, Djibrill Bassolé est reçu à Abidjan par le Président ivoirien Alassane Ouattara et le 21 janvier, il est reçu à Bamako par le Président malien, Ibrahim Boubacar Keita.

• Le 22 janvier, Sanné Mohamed TOPAN est nommé Directeur de Cabinet en remplacement de Assimi Kouanda.

• Le 23 janvier, un Front Républicain voit jour. Il est composé de has been de la politique politicienne qui essaient avec grande peine de rééditer l’entourloupe de 1999 (sans les religieux et les coutumiers cette fois-ci).

• le 25 janvier, Roch, Simon et Salif annoncent la création d’un nouveau parti, le MPP




• le 30 janvier, un "Groupe de sages" décide de s'auto-proclamer "Mediateur" entre Blaise et son opposition

. Il est composé des personnalités ci après-après:
- Son Excellence Monsieur Jean-Baptiste OUEDRAOGO, ancien Chef d’Etat du Burkina Faso et ancien membre du Collège des sages.
- Son Excellence Monseigneur Paul Y. OUEDRAOGO, Archevêque de Bobo-Dioulasso, ancien membre du Collège des sages.
- Pasteur Samuel B. YAMEOGO, Président de la Fédération des Eglises et Missions Evangéliques (FEEME).
- El Hadj Mama SANOU, ancien membres du Collège des sages.

Comme l'a si bien dit le Blaisophile Edouard Ouédraogo, Directeur de Publication de L’Observateur Paalga : « Blaise Compaoré s’est laissé surprendre par l’échéance de 2015 ».
http://lefaso.net/spip.php?article57646&rubrique2

Le temps presse donc. C'est maintenant ou jamais ...

dimanche 26 janvier 2014

JE M’APPELLE SOULEYMANE OUEDRAOGO, JE SUIS BURKINABE

La plupart d’entre vous m’ont connu en tant que Basic Soul.
Les autres m’ont découvert à travers mes publications sur Facebook.
Beaucoup se posent des questions me concernant et s’étonnent de mes prises de position par rapport à l’actualité politique nationale.
En même temps que je reçois des multitudes de demandes d’ajout, quelques uns me retire de leur liste d’amis.
Tandis que certains me considèrent comme un imposteur qui cherche à surfer sur la vague actuelle de défiance vis-à vis du régime agonisant de Blaise Compaoré, d’autres me félicitent quotidiennement pour mes efforts en termes de communication pour le changement.

Voici le décor sommairement planté.

Je me dois ainsi d’apporter un éclairage sur qui je suis et sur ce que je m’évertue à réaliser à travers les réseaux sociaux :

• Saviez-vous que j’ai été le tout premier artiste à réaliser un album rap au Burkina Faso en 1997?

• Saviez-vous que j’ai été le tout premier artiste au Burkina Faso à aborder la stigmatisation liée au VIH/Sida dans la chanson « Arrêt sur Image »?

• Saviez-vous qu’en 2000, j’ai été le tout premier artiste à rendre hommage à Norbert Zongo avec l’album « Indépendant »?

"Trop souvent la vérité engendre la haine, A qui
Profite le crime quand ce sont des symboles qu’on sacrifie?"


• Saviez-vous que j’ai été, en 2003, le premier burkinabè à dédier une chanson à Thomas Sankara, « Capitaine » adaptation de « Hasta siempre » écrite en 1965 par Carlos Puebla et qui a pour sujet le commandant Ernesto Che Guevara ? Cette chanson m’a valu d’être exclu du tour cycliste du Faso.

"Diviser pour régner, regrouper pour mieux contrôler
La basse stratégie n’a pas éteint la rage des damnés
Guerriers on est nés, guerriers on mourra
Parce que cet homme a existé il était une fois"


(Le premier à dédier une chanson à Thomas Sankara était le tchadien Koulsy Lamko en 1997 avec le titre « bir ki mbo »)

• En 2007, j’ai lancé un album prémonitoire intitulé « 2015 » avec les titres « Bunker 37 » et « Droit dans le mur ».

"On prend les mêmes et puis on recommence la farce
On ne change pas une équipe qui fait du surplace
Des passes ratées, du développement de surface
Le match est truqué, qu’est ce que tu veux que ça leur fasse ?"


Déjà à cette époque, je savais pertinemment que l’horizon 2015 allait cristalliser les passions et l’attention de l’opinion publique. Je me suis donné dès lors la mission de mettre tout en œuvre pour dénoncer les velléités de modifier l’article 37 qui n’allaient pas manquer d’apparaitre à l’approche de l’échéance de fin des deux mandats de Blaise Compaoré élu en 2005.

• Le 3 décembre 2009, le Guinéen Moussa Dadis Camara se fait tirer dessus. Deux mois et demi plus tard, le 18 février 2010, Mamadou Tandja du Niger est renversé lors d'un coup d'État. Ils voulaient tous deux, de façon illégitime, s’accrocher au pouvoir. Instruit par ces deux événements, j’ai sorti en mai 2010 le single « ça va aller » avec en filigrane ce message adressé au Président du Faso:

"En fin de mandat trop de hors-la-loi qui veulent s’éterniser
Ils ne veulent pas qu’on parle d’eux au passé
Leur chanson préférée, c’est nous pas bouger
Assez, poussez, laissez ! Le pays ne doit pas brûler
Le pays ne va pas brûler ; Même si c’est dur ça va aller
Faut pas s’entêter sinon y a danger ; C’est un contrat à durée déterminée"


Hélas, l’année suivante, en 2011, brusque flambée de violence: mutineries au Burkina, révolutions arabes, mort de Mouammar Kadhafi, début du conflit post-électoral en Côte d’Ivoire, partition du Soudan…

• Mon dernier album date de décembre 2012, et s’intitule « Burkina 2.0 ». Il contient le titre « Allons à Kosyam ».

"Et on a presque tous autant d’espoir que face au cancer
Alors les prières, c’est perpendiculaires
Qu’on les adresse de manière lapidaire à Dieu le Père
Pour qu’il nous exonère de nos pensées suicidaires"


Par la force des choses, je suis devenu cyber activiste. D’artiste engagé à basse intensité, je suis passé au militantisme à haute intensité. Depuis octobre 2013, j’ai rejoint le Balai Citoyen. Je suis arrivé à triompher de mon égoïsme, cet égoïsme qui ronge la plupart de nos hommes politiques et les pousse en permanence à l’affrontement avec les autres.

Maintenant vous me connaissez mieux. Désolé d’avoir été long, même si je souhaitais vous en dire davantage.

vendredi 24 janvier 2014

RAM OUÉDRAOGO: HOMME POLITIQUE « MOUTON »

Le 8 Décembre 2005, Damien Glez ecrivait ceci dans le Journal du jeudi :
« Né en 1951 à Agboville en Côte-d’Ivoire, Ram Ouédraogo est revenu au pays en 1984 à la faveur de la révolution qui rebaptisera la Haute-Volta “Burkina Faso”. Il a été tour à tour comptable, détective privé, promeneur de chien, journaliste, éditeur, manager (de la Congolaise Tshala Muana au début des années 80), producteur, imprésario et promoteur de spectacles (un homme d’affaire quoi !).

Il est le seul politicien à avoir affronté deux fois Blaise Compaoré dans un combat pour la magistrature suprême. En 1998, il avait obtenu 6,67 % des suffrages et le 18 novembre 2005, 2,03 % des voix.
En 1991, il a créé le premier parti écologiste burkinabé, l’Union des verts du Burkina (UVDB). En 1999 il est devenu ministre d’Etat, député en 2002, avant de créer un nouveau parti, le Rassemblement des écologistes du Burkina (RDEB). … CERTAINS LE PRESENTENT MEME COMME UN FAIRE-VALOIR DE COMPAORE. »
http://www.courrierinternational.com/article/2005/12/08/politique-detective-promoteur-de-spectacles-puis-ecolo

Pourtant le 23 janvier 2014, 9 ans après, Ram Ouédraogo en a assez de ces insinuations:
« Je tiens à dire encore dans cette salle, SI J’ENTENDS QUELQU’UN DIRE QUE NOUS SOMMES OPPOSITION MOUTON, JE L’ASSIGNE EN JUSTICE pour qu’il vienne expliquer comment nous sommes des opposants moutons. »
http://burkina24.com/news/2014/01/24/ram-ouedraogo-aux-hommes-de-medias-si-jentends-quelquun-dire-que-nous-sommes-opposition-mouton-je-lassigne-en-justice/

Au lendemain des élections couplées des législatives et municipales du 2 décembre 2012, Le président du RDEBF a déclaré être « déçu » mais pas « découragé » des résultats engrangés : 7 conseillers municipaux sur 18576 au niveau national et aucun député.
Selon Ram Jean-Baptiste Ouédraogo l’écologie politique commande la morale et son parti souscrit à cet engagement, à savoir l’HONNETETE, l’INTEGRITE, la DIGNITE, l’HONNEUR, la JUSTICE et le RESPECT DE LA PAROLE DONNEE.
http://www.aib.bf/spip.php?page=imprimer&id_article=2090

Toutefois, sous l’étiquette du comité de mise en œuvre des recommandations de la commission pour la réconciliation nationale, Ram Jean-Baptiste Ouédraogo s’était compromis gravement en essayant de sauver le président Compaoré de ses responsabilités devant l’assassinat du président Thomas Sankara. En effet acculé après l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, Le régime qui a coutume de mettre en place des gouvernements de large rassemblement, de large ouverture ou de consensus national a mandaté Ram en vue de corrompre la famille Sankara. Celui-ci avait écrit quatre lettres adressées à la veuve Mariam Sankara. Objectif : rallier la famille du président Thomas Sankara à la marche forcée vers la journée nationale de pardon du 30 mars 2001. Résultat : échec politique de Ram Ouédraogo. La veuve du président Thomas Sankara avait exigé et exige toujours la vérité, la justice et éventuellement le pardon.

Le 21 février 2001, Ram Ouédraogo écrivait ceci à la veuve Sankara. "Des efforts ont été faits pour la réhabilitation morale de votre époux …. Il s’agit de son élection au monument des héros nationaux qui sera érigé à Ouagadougou et d’un mausolée grandiose en sa mémoire, …. Ce mausolée d’une valeur de près de deux cents millions (200 000 000) de francs CFA constituera pour les burkinabè et les sankaristes du monde entier, un lieu de recueillement et de pèlerinage".
"Dans la même dynamique, le gouvernement, sur proposition du collège des sages et de la commission pour la réconciliation nationale, a décidé d’organiser le 30 mars 2001, au stade du 4-Août de Ouagadougou, une journée nationale du pardon, au cours de laquelle, les Burkinabè doivent se demander pardon et se pardonner, pour tous les manquements graves qui ont eu lieu pendant quarante années d’existence du Burkina en tant qu’Etat indépendant…".

La veuve Mariam Sankara était restée constante dans ses réponses : "Qui a tué son époux ? Et pourquoi ? On peut décider d’ériger un mausolée à la mémoire au président Thomas Sankara et entraver les actions qui sont engagées pour rechercher et juger ses assassins et leur(s) commanditaire(s). C’est pourquoi, je pense que réconciliation ne rime pas avec impunité ".
Finalement, Ram Ouédraogo jette l’éponge dans sa lettre du 9 mars 2001 : "Je prends personnellement acte de tout ce qui a été dit et j’émets le souhait QUE LE SEIGNEUR TOUT-PUISSANT NOUS AIDE TOUS A TROUVER LA PAIX DES CŒURS".
http://thomassankara.net/spip.php?article622&lang=fr

Cher Ram Jean-Baptiste Ouédraogo, à mon tour, je vous dis : Vous qui volez systématiquement au secours du régime Compaoré quand il se retrouve dans l’impasse du fait de ses propres turpitudes : http://lobservateur.bf/index.php?option=com_content&view=article&id=36811%3Asituation-nationale-et-voici-venu-le-front-republicain&catid=6%3Apolitique&Itemid=8
Vous êtes bien un OPPOSANT MOUTON et nous ne cesserons pas de le répéter. QUE LE SEIGNEUR TOUT-PUISSANT VOUS AIDE A TROUVER LA PAIX DU CŒUR.

jeudi 23 janvier 2014

HERMANN YAMEOGO, UN HOMME DANGEREUX!

Voici ce que déclarait Hermann Yameogo aux journalistes en 2005:

"Si je suis élu comme président de la république, je ne ferai pas comme Blaise Compaoré, mais comme Gbagbo"

Concernant l’article 37, il affirmait l’impossibilité pour le président du Faso de se représenter à la présidentielle de novembre 2005.

Le président de l’UNDD estimait que les partis politiques pourraient faire appel à la DÉSOBÉISSANCE CIVILE, une action reconnue par la Constitution....
http://www.lefaso.net/spip.php?article8188

Le jeudi 16 mars 2006, Michel Ouédraogo, l'ex Directeur des Éditions Sidwaya devenu le boss du FESPACO présentait dans son journal une preuve de corruption de Hermann Yameogo accusé d'avoir reçu 650 millions CFA de Gbagbo pour déstabiliser le Burkina Faso.
http://www.lefaso.net/spip.php?page=impression&id_article=13013

Hermann Yameogo et Issa Tiendrebeogo sont ceux par qui le "complot" de coup d’État contre Blaise Compaoré en 1989 avait été eventé. Cette mascarade avait conduit à l'execution des 4 suppliciés de Kamboinsin (Lingani, Zongo, Koundaba et Gningnin) le 19 septembre 1989.
"Hermann Yaméogo a dit qu’un coup se prépare contre le camarade président quand il sera de retour." http://lefaso.net/spip.php?article38841

Dans l’entretien que Hermann Yaméogo a accordé à Jean-Pierre Béjot de la "La Dépêche Diplomatique" au lendemain de la mort de son père, il déclarait notamment : "Blaise Compaoré a fortement contribué à l’éclat des obsèques du président Yaméogo. Il y a déjà quelques années qu’il exprimait à notre père de l’attention, voire de l’affection. Nous savons que pendant la période du CNR, quand notre père a été déporté à Pô, dans des conditions dramatiques et humiliantes, c’est grâce au président Compaoré qu’il a eu la vie sauve. ... c’est Blaise Compaoré qui a eu l’idée de proposer de les amener à Pô en attendant la décision à prendre. Il a gagné du temps et, ce faisant, il a évité le pire [...] La famille, les amis de la famille, les femmes et tous les hommes de bien ne peuvent que lui être reconnaissants de ce qu’il a fait".
http://www.lefaso.net/spip.php?article4528

Hermann Yaméogo est resté installé en Côte d’Ivoire pendant longtemps sous la protection de Félix Houphouët-Boigny, s’engageant dans l’armée ivoirienne en vue d’obtenir une formation militaire.
http://www.lefaso.net/spip.php?article4529

C’est une constante chez Hermann. Il semble n’avoir jamais de vision politique personnelle. Et ne déterminer son comportement qu’en fonction de l’événement immédiat ("affaire Zongo" ; "crise politique ivoirienne’ ou de l’opportunité qui s’offre à lui ("rectification", "union de l’opposition’ . Ce n’est pas un décideur ; c’est un suiveur.
http://www.lefaso.net/spip.php?article4787

Cet opposant fantoche qui a participé au gouvernement pendant 6 ans (1991-1997) et qui y est encore depuis 2012 vient d'annoncer qu'il soutient Blaise Compaoré dans sa crise de "revisionnite" aiguë devant aboutir à l'ablation de la clause limitative des mandats présidentiels.

Cet homme qui a déclaré : "Mon père m'a demandé de ne jamais cesser de soutenir Blaise Compaoré" est un traitre à qui Judas n'arrive pas à la cheville.

Cet homme doit à présent se taire définitivement parce que ses prises de position portent le gène du déshonneur, de la honte et de l'avilissement.


Lien d'origine sur Facebook: https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10202680960735264&set=a.4460582362765.181079.1535855658&type=1&theater

lundi 20 janvier 2014

IL ETAIT UNE FOIS, LA FEDAP/BC

« Dans ce pays, soit on est association, soit on est parti politique, mais on ne peut pas être les deux à la fois. C’est pour cela que l’Opposition politique par ma voix, pose désormais comme revendication non négociable, la dissolution pure et simple de la FEDAP/BC. » : Ainsi s’exprimait Zéphirin Diabré à l’issue de la Marche Meeting du 18 janvier.

Ablassé Ouédraogo, lui, a évoqué la nature hybride de la FEDAP/BC, se réclamant de la société civile et qui a tout d’un parti politique. « S’ils veulent, qu’ils se fassent délivrer un récépissé de parti politique avant de venir dans la compétition », et il a appelé le ministre de l’administration territoriale à se pencher sur cette question.
http://burkina24.com/news/2014/01/18/marche-du-18-janvier-lopposition-politique-veut-la-dissolution-de-la-fedapbc/

Mais c’est quoi la FEDAP/BC exactement ?

Avant de répondre à cette question, il est indispensable d’évoquer les ABC (Amis de Blaise COMPAORE) dont la FEDAP/BC est une émanation encore plus aberrante.

C’est le 30 octobre 1987, que Salif Dolbzanga créa avec ses camarades « les inconditionnels de Blaise Compaoré » (IBC). En 1991, les inconditionnels de Blaise Compaoré fusionnent pour devenir l’Association des amis de Blaise Compaoré (ABC).
http://lefaso.net/spip.php?article55730

A l’issue des élections présidentielle de 2005, Salif Dolbzanga declara :
« C’est un sentiment de joie qui nous anime, parce que nos efforts sont couronnés par cette victoire de 80 %. Notre objectif était d’atteindre 90 %, mais 80 ce n’est pas mal. On ne se plaint pas. Nous allons sortir à partir de décembre pour les meetings de remerciements dans les 45 provinces. Nous irons ensuite dans la sous-région et en Europe mettre les structures ABC en place. »
http://www.lefaso.net/spip.php?article10965

Le 02 juin 2007, l’association procédait à l'installation officielle du président d'honneur national des ABC au ciné Sanyon de Bobo-Dioulasso en la personne de Djanguinaba BARRO. A cette cérémonie grandiose, on notait la présence des plus grands opérateurs économiques conduits par El hadji Oumarou KANAZOE et Amadé BAGRIN. Le président du CES, Thomas SANOU, le Conseiller spécial à la présidence François COMPAORE ainsi que six ministres étaient de la partie : Soungalo OUATTARA, Gisèle GUIGMA, Amadou Diamdioda DICKO, Benoît OUATTARA, Justin KOUTABA et Sékou BA.
http://www.zedcom.bf/actualite/op504/04.htm

Curieusement, quatre mois plus tard, le 3 octobre 2007 avait lieu l’assemblée constitutive de la Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (FEDAP/BC). Bertrand Gaston Soubeiga était le tout premier président national avec comme présidents d’honneur nationaux : Oumarou Kanazoé, Djanguinaba Barro, Amadou Bangrin Ouédraogo, Victor Tiendrebéogo dit Larlé Naba, Alizèta Ouédraogo et Lassiné Diawara.
http://fedapbc.blogg.org/

Salif Dolbzanga des ABC se retrouva « président d’honneur associé » et tomba, semble-t-il, par la suite en disgrâce.

Le 16 juin 2012 Adama Zongo a pris les rênes de la FEDAP-BC en remplacement de Gaston Bertrand Soubeiga. Ce dernier a laissé entendre que la FEDAP-BC avait joué un rôle incontestable dans la réélection du président du Faso en 2010 : « La FEDAP- BC est l’association la plus importante du Burkina Faso … ».
http://www.sidwaya.bf/quotidien/spip.php?article5814

Le nouveau bureau exécutif national entrepris aussitôt une série de visites chez les présidents d’institutions et de partis politiques :
• Le 5 juillet 2012, Le Grand chancelier des Ordres burkinabè, le colonel Mamadou Djerma s’est dit honoré par cette marque de considération. « C’est la première fois que je reçois officiellement la visite d’une association. Vraiment, ça me réjouit » « Je connais très bien le président Blaise Compaoré et je puis vous dire que c’est un homme tolérant, serviable et pacifique ».
• Le 10 juillet 2012 à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), rencontre avec le président Barthélemy Kéré.
• Le 11 juillet 2012, au Congrès pour la démocratie et le progrès, (CDP) rencontre avec le secrétaire exécutif national Assimi Kouanda
• Le 12 juillet 2012 reçue en audience par le chef du gouvernement, Luc Adolphe Tiao puis par la présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC), Béatrice Damiba.
• Le 19 juillet 2012 au Conseil constitutionnel puis au siège de l’ADF/RDA qui participe à la FEDAP/BC. http://www.sidwaya.bf/quotidien/spip.php?article6224

Le 3 août 2012, la FEDAP/BC se mobilisait pour l’enrôlement biométrique

Le 9 juin à Kombissiri au lancement officiel de ses activités au titre de l’année 2013, la FEDAP/BC annonçait :« Un prix dénommé Prix Blaise Compaoré pour la paix, qui sera décerné à des femmes et à des hommes qui emboîteraient le pas au chef de l’Etat, dans la recherche passionné de la paix à l’échelle sous-régionale »
Le parrain de la cérémonie était Apollinaire Compaoré, Président-directeur général (PDG) du groupe Planor Afrique,
http://www.sidwaya.bf/quotidien/spip.php?article12802

Le 7 décembre 2013 la FEDAP/BC installait les présidents et membres d’honneur des quarante cinq provinces du Burkina Faso :
• Arsène Bongnessan Yé pour la province des Balé,
• Paramanga Ernest Yonli pour la Tapoa,
• Jean Bertin Ouédraogo pour le Bazèga,
• Jean de Dieu Somda pour le Ioba,
• Gilbert Diendéré pour le Passoré,
• Joseph Paré pour le Nayala
http://fr.africatime.com/articles/presidentielle-de-2015-la-fedap-bc-souhaite-que-blaise-compaore-rebelote

On sait que la FEDAP/BC devait lancer sa pétition le 11 janvier à Bobo-Dioulasso pour un referendum sur l’article 37. Mais en lieu et place, un simple meeting de soutien à Blaise Compaoré a été organisé. A l’occasion les membres de la FEDAP-BC lui ont officiellement demandé de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2015. La stratégie initiale a été gravement compromise par les démissions massives au sein du CDP.
De même, la FEDAP BC Côte d’Ivoire dirigée par Lamine Savadogo a demandé le 15 janvier 2014 au président Blaise Compaoré de se représenter à l’élection présidentielle de 2015
http://www.informateur.info/index.php?option=com_content&view=article&id=2955%3Aburkina-la-fedap-bc-cote-divoire-soutient-lidee-dun-referendum-sur-larticle-37&catid=55%3Adiaspora&Itemid=121

La galaxie FEDAP/BC est donc un regroupement hétéroclite d’homme d’affaires et d’hommes politiques décidés à conserver vaille que vaille les avantages acquis sous le régime de Blaise Compaoré. Leur « attachement » à un homme, leur langage belliqueux, leurs réunions sectaires ne sont pas sans rappeler les Jeunes Patriotes de Blé Goudé. Il ne manque plus que des machettes dans leur panoplie. Mais leur fonds de commerce se trouve compromis avec la fronde actuelle contre leur mentor et vache à lait. Il n’est guère risqué de parier que bientôt la FEDAP/BC sera conjuguée au passé.

jeudi 16 janvier 2014

BURKINA FASO: ECONOMIE MENACEE



Je suis l’un de ceux qui sont convaincus que la fin du régime de Blaise Compaoré au Burkina Faso ne va pas créer de troubles sociaux graves du type Côte d’Ivoire ou Centrafrique. Voir ce lien : http://demain2015.blogspot.com/2013/12/le-burkina-faso-ne-va-pas-prendre-feu.html

Par contre le risque majeur réside sur l’économie c'est-à-dire de manière basique sur la possibilité pour vous et moi de voir augmenter notre pouvoir d’achat, d’échapper à la vie chère et à l’inaccessibilité des produits de première nécessité.

Le taux de croissance annuel en 2010 a été de 7,9%% après une contraction en 2011 où la croissance a été de 4,2%. C’est la grave crise liée aux mutineries de l’armée qui explique ce net recul. Ça veut donc dire que les performances économiques d’un pays sont liées à la stabilité. D’ailleurs l’une des phrases préférées de Alizeta Gando est : « L’argent n’aime pas le bruit ».

Pour rappel : nous étions 16,46 millions en 2012, 46,7% d’entre nous vivaient en dessous du seuil de pauvreté en 2009 et nous avons un taux de croissance démographique de 3,1 %, l’un des plus élevés de la sous-région. L’or est le premier produit d’exportation et contribue pour environ 20,1 % au PIB. Mais la production d'or a connu une forte décélération en 2012 (0.7 %) contre une forte croissance de 39.4 % en 2011. On sait que depuis 2013, des licenciements massifs ont lieu au sein des mines d’or dont la dernière en date, Iamgold Essakane avec 250 licenciements.

Dans le contexte politique actuel qui est incertain  et volatile, le premier reflexe est de réduire les dépenses et de geler les investissements. Les plus riches ont déjà mis leur argent et leur famille "à l’abri" à l’extérieur du Burkina. On peut prédire que la croissance en 2014 va encore baisser et que cet état de fait risque de condamner davantage les burkinabè à une vie de misère et de privations.

C’est Blaise Compaoré qui une fois de plus détient la clé. L’issue essentielle viendrait du président du Faso sous forme d’une prochaine adresse à la Nation. Il doit déclarer qu’il renonce à son projet de briguer un autre mandat en 2015. Cela détendrait l’atmosphère et contribuerait à redonner confiance aux ménages, aux investisseurs et aux partenaires extérieurs.
Sinon, nos bailleurs risquent de courir longtemps pour le loyer!

Liens utiles :
http://www.banquemondiale.org/fr/country/burkinafaso
http://www.afdb.org/fr/countries/west-africa/burkina-faso/burkina-faso-economic-outlook/
http://www.lefaso.net/spip.php?article52754
http://burkina24.com/news/2013/04/30/scadd-bilan-contraste-pour-2012-la-croissance-a-deux-chiffres-dans-un-avenir-proche/

lundi 13 janvier 2014

BLAISE COMPAORE, JE VOUS LANCE UN DEFI !


Cher Monsieur Blaise
COMPAORÉ, né le 03 février 1951 à Ouagadougou, marié avec Chantal K. TERRASSON, père d'une fille.

Vous qui avez échappé de justesse en mai 1983 à un coup de filet du régime du Conseil de Salut du Peuple (CSP II) et organisé la résistance à Pô pour libérer vos compagnons arrêtés.

Vous qui avez, avec vos commandos, investi le 4 Août 1983 Ouagadougou et installé avec votre « ami » Thomas SANKARA, le Conseil National de la Révolution (CNR).
http://presidence.bf/page.php?sid=8

Vous qui avez « neutralisé » votre « ami » Thomas Sankara le 15 octobre 1987 pour « trahison envers la révolution ».

Vous qui avez violé l’embargo contre l’UNITA de Jonas Savimbi.

Vous qui avez soutenu Charles Taylor aujourd’hui à la CPI.

Vous qui avez combattu Laurent Gbagbo aujourd’hui à la CPI.

Vous qui avez été en 1997, le premier chef de l’Etat d’Afrique francophone à modifier la Constitution afin d’en supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels.

Vous qui avez été en 1998 le premier chef d’État à violer l’embargo aérien onusien qui frappait la Libye de Kadhafi.

Vous qui avez en 1998 a su habilement éteindre la fronde populaire suite à l’assassinat de Norbert Zongo.

Vous qui avez dit "Non" à la puissante chine populaire préférant faire des affaires avec Taïwan.

Vous qui n’avez pas peur de faire de Ouagadougou la capitale de l’Azawad où les leaders du MNLA sont princièrement logés aux frais du contribuable burkinabè.

Vous qui avez mis votre veto sur le traitement judiciaire des dossiers Norbert Zongo, Ousmane Guiro ….

Vous qui avez pu en 2011 mettre un terme aux mutineries répétées d’une grande partie de l’armée.

Vous qui habitez au milieu d’un camp militaire dans un palais protégé par une garde prétorienne lourdement armée.

MONSIEUR BLAISE COMPAORÉ, VOICI LE DÉFI QUE JE VOUS LANCE :

• Si vous arrivez à mettre le Sénat en place,
• Si vous arrivez à faire réviser l’article 37,
• Si vous arrivez à vous faire réélire en 2015 ;

Alors je renierai tout ce en quoi je crois encore aujourd’hui.

Vous deviendrez mon prophète. Je vous ferai allégeance, je deviendrai votre disciple, votre sujet docile et servile.

Je me convertirai au Compaorisme avec autant de zèle que Adama Zongo de la future ex FEDAP/BC et autant de passion que votre ex dévoué Réné Emile Kaboré.

Je vous vouerai un culte et ramènerai toutes les brebis égarées vers votre lumière et elles feront profession de foi.

Je me prosternerai à vos pieds et réciterai chaque jour cet évangile selon Guillaume Soro :
"Les liens qui m’unissent au Prophète (président) Compaoré sont SACRÉS"
"Blaise Compaoré est un MONUMENT VIVANT de bon sens et une réserve d’expérience religieuse (politique) précieuse pour nous tous"
https://guillaumesoro.com/actualites/politique/questionnaire-a-s-e-m-guilllaume-soro-president-de-lassemblee-nationale-de-cote-divoire/

J’irai cogner ma tête contre le mur des lamentations et je réciterai avec la même exaltation que Bamba Alex Souleymane :
« Blaise Compaoré a dessiné le présent et le futur du Burkina Faso…. Il a hissé haut le drapeau et l'honneur de la patrie sur l'olympe africain. Les Burkinabè lui doivent de la reconnaissance, de la gratitude et du respect profond que quasiment les pays de la planète monde lui ont décernés pour son BRIO, son INTELLIGENCE et son ART consommé de la patience et sa SCIENCE dans le règlement de situations qui paraissaient insolubles. »
http://news.aouaga.com/h/12543.html

Si vous échouez et quelque soit l’endroit où vous serez (en exil, en prison, à la retraite …), promettez-moi que vous vous rappelez constamment cette loi karmique : « Tout abus de puissance entraine la destruction de celui qui en aura abusé ».


https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10202857713233966&set=a.4460582362765.181079.1535855658&type=1&theater

mercredi 8 janvier 2014

LES BURKINABE SONT-ILS TOMBES SUR LA TETE ?


Je trouve ahurissant le peu de soutien et de sympathie dont jouissait Bénéwendé Sankara lorsqu’il était chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso. Il a été farouchement combattu et marginalisé par les éminences grises du parti au pouvoir. Il été petit à petit discrédité, isolé et affaibli durablement par les soins du spin doctor Salif Diallo. Ses comparses, Roch Marc Christian jouant le trouble fête à l’assemblée et Simon usant de ses fameuses zones rouges dans la capitale Ouagadougou. Je n’ai jamais personnellement aperçu un début de preuves de compromission politique de cet homme courageux et persévérant.

Bénéwendé Sankara a certes fait des erreurs de jugement ou adopté parfois un positionnement incompréhensible. Mais qui n’en ferait pas sous une telle pression et dans un environnement aussi hostile? Quelles que soient ses fautes, elles sont moindres que par exemple celles de Bado Laurent (le corrompu-assumé) qui paradoxalement jouit d’un capital sympathie élevé auprès de la population. Bénéwendé Sankara n’a pas un très grand charisme (jugement de valeur) mais son action politique a toujours été est portée par l'éthique de responsabilité et il nous en a apporté la preuve à maintes reprises.

Ensuite Zephirin Diabré. Beaucoup de réserves émises contre lui alors qu’il a, avant tous, eu le courage et l’esprit d’anticipation de se désolidariser de ce groupe maffieux appelé CDP à un moment ou rien n’indiquait que le Manitou tireur de ficelle installé à Kosyam était affaibli. Zephirin Diabré n’a jamais, à ma connaissance, adopté de positions équivoques. Sous sa houlette, l’opposition politique et la société civile ont mené une fronde contre le Senat et la révision de l’article 37 qui a eu pour conséquence de suspendre bien de velléités totalitaires.

RENDONS A CESAR CE QUI APPARTIENT A CESAR.

Merci à ces deux hommes politiques (avec des idéologies politiques aux antipodes) sans les actions desquels les lignes de front n’auraient pas été autant à l’avantage du peuple aujourd’hui.
Merci à Ki Zerbo et Arba Diallo. Merci à tous les gardiens du temple incompris.

Toutefois j’ai du rater un épisode car depuis dimanche 5 janvier 2014, les burkinabè semblent prêts à dérouler le tapis rouge jusqu’à Kosyam à une bande de 75 repentis qui hier encore faisaient partie de la meute de loup.

Thomas Sankara, Henri Zongo Jean-Baptiste Lengani ont été naïfs face à Blaise Compaoré et ils ont fini assassinés.
Norbert Zongo lui n’a jamais été naïf. Il avait, sans succès, appelé à ce que Roch Marc Christian prenne ses responsabilités. Il a fini assassiné.

C’est comme si les burkinabè « aimaient à pleurer avec leurs tortionnaires, défendre leurs geôliers et attaquer leurs défenseurs ».

mercredi 1 janvier 2014

"GUIRO N’EST PAS N’IMPORTE QUI"

En 2007, M. KOTE, ministre de la justice s’adressait au juge d’instruction qui avait émis un mandat de dépôt contre Guiro :

·         « M. Guiro n’est pas n’importe qui. Il est à la tête d’une importante institution de la République. Le déférer dès sa première comparution ne me parait pas normal. Il a quand même droit à certains égards »

Ousmane Guiro, l’Ex Directeur Général de la Douane, était alors inculpé dans le cadre d’une affaire de fausses exonérations de produits hydrocarbures  (cf. Bendré N°478 du lundi 14 janvier 2008).

·         - Le 11 décembre 2011, GUIRO était décoré au grade d’officier de l’Ordre national.

·         - Trois semaines plus tard, le même Guiro est arrêté par la gendarmerie nationale.

Voici les faits : 

Lors des troubles sociaux-militaires que le Burkina a connus au cours du premier semestre 2011, M. Ousmane Guiro, a été contraint de cacher ses cantines d’argent et d’objets précieux chez un de ses parents dans le quartier Pissy de Ouagadougou.

Le 10 janvier 2012 Madame le Procureur général, Honorine Méda, donnait les informations suivantes :
« Dénoncé de manière fortuite, l’Ex Directeur Général de la Douane sera interpellé et il reconnaitra sans détours être propriétaire de l’argent liquide de plus d’un milliard neuf cent six millions. Après la garde à vue, il a été déféré devant le Procureur du Faso le 04 Janvier 2012. La totalité des sommes saisies se trouveraient sous scellés au Trésor public. »

·         - Le lundi 2 janvier 2012, un décret du président du Faso signé et lu au journal télévisé mettra fin à ses fonctions de Directeur général des Douanes.

·        -  Le 4 janvier 2012, le premier ministre Luc Adolphe Tiao, en réaction avait déclaré qu’: « Il est inadmissible qu’un fonctionnaire de l’Etat puisse détenir par devers lui près de 2 milliards de FCFA …. Quand je pense qu’un individu qui n’est pas un opérateur économique détienne une telle somme, ce n’est pas normal. … et chaque fois que nous allons avoir la preuve qu’un fonctionnaire s’est enrichi de façon illégale, nous serons sans pitié. »

Le samedi 14 janvier 2012, le CDP condamnait « avec fermeté les pratiques intolérables du sieur GUIRO Ousmane, Ex-Directeur Général des Douances », et invitait « le Gouvernement à prendre toutes les dispositions pour le dénouement judiciaire diligent et sans complaisance de ce dossier. »

En principe donc Guiro était cuit. Jeté en prison entre les griffes de la justice, lâché par Blaise Compaoré, renié par le CDP et cloué au pilori par le premier ministre.

Mais Guiro n’est pas n’importe qui !

Le 24 juillet 2012, au cours d’une conférence de presse, le procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou, Honorine Perpétue Méda/Dabiret annonçait une nouvelle consternante : « Incarcéré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO),  l’ancien directeur général de la Douane, Ousmane Guiro, jouit à présent d’une liberté provisoire pour des raisons de santé depuis le mercredi 18 juillet. Concernant le cambriolage des bureaux des avocats de M. Guiro, les enquêtes suivaient leurs cours et qu’aucun suspect n’a été arrêté pour l’instant. »
http://www.lefaso.net/spip.php?article49298

Quelques temps plus tard, on apprendra que Ousmane Guiro est candidat aux élections municipales du 2 décembre 2012dans la commune rurale de Namissiguima dans la province du Yatenga sur la liste du CDP.
http://lefaso.net/spip.php?article51573

L’instruction est à son terme depuis novembre 2012. Le dossier contiendrait aujourd’hui trois chefs d’inculpation. Il s’agit de « enrichissement illicite, corruption et violation de la règlementation sur le contrôle des changes ». 
Comment en tant qu’agent de l’Etat, peut-il justifier cette fortune ? 
L’inversion de la charge oblige, c’est à Guiro d’apporter les preuves de son innocence puisqu’il est présumé coupable. Ses gros investissements se situent dans quatre villes (Ouaga, Bobo, Ouahigouya et Léo) où il aurait injecté 1 milliard 575 millions dont 1 milliard 200 millions dans la capitale. Ce sont essentiellement des immeubles, villas, alimentations et vergers.

Le dossier a été transmis au parquet de la Cour d’appel dans le mois de janvier 2013. Il est entre les mains de la procureure générale, Mme Honorine Méda. Il lui appartient de transmettre le dossier à la Chambre d’accusation. Elle peut s’asseoir là-dessus comme cela a déjà été fait dans le cas du dossier Salif Kossouka, cet opérateur économique inculpé pour tentative d’assassinat en 2008 et qui ayant bénéficié d’une liberté provisoire, s’est enfui au Bénin.
http://mutationsbf.net/index.php/dossiers/93-affaire-guiro-le-dossier-est-pret-pour-le-jugement

A la faveur de l’émission Dialogue avec le gouvernement, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a laissé entendre que l’affaire Guiro sera jugée avant la fin de l’année 2013.
http://www.reporterbf.net/index.php/onde-de-choc/item/192-affaire-ousmane-guiro

Nous sommes le 2 janvier 2014, deux années jour pour jour après le limogeage par Blaise Compaoré de Ousmane Guiro, l’ex Directeur Général des Douanes et délinquant à col blanc multirécidiviste.