jeudi 29 mai 2014

« LE JUGE SALIFOU NEBIE A ETE LIQUIDE »

Dans la nuit du samedi 24 mai 2014 aux environs de 20 heures, le corps sans vie de Salifou NEBIE, membre du Conseil constitutionnel a été retrouvé sur la bretelle de la route départementale qui mène au centre ville de Saponé à environ 100 mètres de son véhicule.

Salifou Nébié, avait été nommé membre du Conseil constitutionnel par le Président du Faso et il avait prêté serment le 23 décembre 2008.
Auparavant, il avait présidé les audiences des Tribunaux populaires de la Révolution (TPR) sous le régime du Conseil national de la Révolution, aux côtés de Halidou Ouédraogo et Sambo Antoine Komi entre autres.

Au cours de sa carrière professionnelle, Salifou NEBIE a été successivement chargé de mission à la Présidence du Faso en 1988, puis ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso auprès de la République de Cuba, du Nicaragua, de Haïti et de la Jamaïque de 1995 à 2007.
http://www.omegafm.net/index.php/component/k2/item/459-salifou-nebie-qui-est-le-juge-nebie

Le journaliste Germain Bitiou Nama, directeur de publication de L’Evénement, parent et ami du défunt est l’une des dernières personnes à l’avoir vu vivant.  Germain Nama affirme que au regard de la manière dont le corps a été retrouvé, la tête fracassée, cela laisse à penser que c’est un assassinat pur et simple. Salifou NEBIE a été liquidé.
Il affirme également que le juge NEBIE était CONTRE LE REFERENDUM ET LA MODIFICATION DE L’ARTICLE 37.
http://www.lobservateur.bf/index.php?option=com_content&view=article&id=44289:mort-du-juge-salifou-nebie--lil-faut-bien-examiner-les-nombreux-appels-quil-a-recusr-germain-nama-dp-de-levenement&catid=23:chez-nous&Itemid=30

Germain Bitiou NAMA était également ami avec Norbert Zongo , journaliste assassiné en 1998. On se rappelle que le 22 janvier 2007, dans le procès intenté par François Compaoré (frère cadet du président Blaise Compaoré) contre L'Evénement, Seydou Millogo, président du Tribunal, avait condamné à 2 mois de prison avec sursis et 600 000 F CFA d'amende Germain Bitiou Nama et Newton Ahmed Barry.
Le « délit » des deux journalistes était d’avoir attenté à l’honneur et à la dignité de François Compaoré. L’article mis en cause était intitulé " Affaire Norbert Zongo : Ainsi donc, c'est lui". François COMPAORE y était décrit comme «le véritable cerveau du commando de tueurs».
http://archives.evenement-bf.net/pages/dossier_1_108.htm

Aux dernières nouvelles, aucune autopsie du corps de Salifou NEBIE n’a pu avoir lieu parce que nulle part sur le territoire du Burkina Faso, il n’existe de matériel d’autopsie adéquat.

Nota Bene : Selon notre constitution, « le Conseil Constitutionnel est l'institution compétente en matière constitutionnelle et électorale. Il interprète les dispositions de la Constitution. Il contrôle la régularité, la transparence et la sincérité du référendum, des élections présidentielles, législatives et est juge du contentieux électoral. »

lundi 26 mai 2014

EN ROUTE POUR L’ABATTOIR


Blaise Compaoré a échoué.

Il a échoué à développer durablement le Burkina Faso. En lieu et place de l’émergence, nous avons droit à des mesures sociales. Ce qui signifie qu’au bout de 27 ans de pouvoir absolu et sans partage, les burkinabè sont tellement misérables et sans perspectives qu’il leur faut encore plus d’assistance sociale. Des milliers d’étudiants, des milliers de commerçants et des milliers de femmes se bousculent pour obtenir des emplois mal payés, des prêts mal négociés ou des subventions mal reparties.

Blaise Compaoré a échoué à apporter la sécurité et la quiétude aux populations. Pour preuve quatre évènements jusque là inédits au Faso : mutineries d’une partie de l’armée en 2011, attaque du palais de Kosyam par un ex soldat du Régiment présidentiel, braquage de banques en plein jour, assassinat d’un juge constitutionnel.

Blaise Compaoré a échoué dans ses médiations. La Côte d’Ivoire a eu besoin d’une vraie guerre pour régler momentanément ses problèmes identitaires. Le Mali est en pleine guerre et le MNLA, l’un des belligérants, après avoir tué une quarantaine de militaires maliens et fait 70 prisonniers continue de parader à Ouagadougou.

Blaise Compaoré a échoué à maintenir la cohésion sociale et les valeurs d’intégrité. Les burkinabè n’ont plus confiance en la justice. Les règlements de compte, la vindicte populaire et les lynchages sont désormais des pratiques communément admises. Le professeur Ibriga est menacé de mort à Ouahigouya parce qu’il prône l’alternance. A Léo, des mossis sont chassés comme des chiens tandis qu’ailleurs des peulhs se font massacrer impunément.

Que dire des écoles sous paillotes ? Des délestages sauvages de la SONABEL ? Des malades qui succombent en raison de l’incurie à l’hôpital Yalgado de Ouagadougou et à l’hôpital Sanou Sourou de Bobo-Dioulasso? De la fronde des populations à Kaya après l’injustice liée à la célébration du 11 décembre ? Des barrages qui cèdent ? Des routes endommagées avant même d’être réceptionnées ? Des fonctionnaires corrompus qui détiennent à domicile l’équivalent de millions de dollars en espèce ? ... ? ? ?

Aucun doute, Blaise Compaoré ne peut rien faire de plus qu’aggraver son bilan en le tirant vers le bas. Il a échoué. Le pire c’est qu’il ne veut pas prendre acte de son échec.

Quelques mendiants larmoyants, zélés malgré leurs œillères et tenant une sébile à la main trouveront toujours quelque chose à dire pour défendre un bilan inexistant et un régime incompétent.

Ils diront qu’ailleurs dans le monde c’est pareil et même pire: l’insécurité augmente, la crise économique touche tous les pays, les régimes sont contestés partout. Ils diront que les changements apportent toujours le chaos, voyez la Libye, l’Egypte, blah, blah, blah …

Ils diront que nous leur devons notre liberté d’expression comme s’ils avaient le pouvoir d’arrêter le temps et d’entrer par effraction dans nos têtes pour faire des perquisitions.

Ils diront que nous sommes inconscients et manipulés par des politiciens.

Quand tu leur réponds que leur temps est épuisé, qu’ils doivent préparer leurs valises et libérer la place, ils te répondent, à court d’arguments, que ce sont eux qui ont les armes et les munitions qui vont avec.

En somme, ils nous disent d’entrer dans les rangs et de prendre notre place dans le troupeau. Ils croient que nous sommes des agneaux que l’on mène tranquillement à l’abattoir.

mardi 20 mai 2014

SPLENDEUR ET DECADENCE : BLAISE COMPAORE ET MAURICE YAMEOGO, DESTINS LIES ?

Sur certains points, le parcours de Blaise Compaoré ressemble à celui de son prédécesseur Maurice Yameogo:

• Élimination par tous les moyens des adversaires politiques
• Gestion familiale des affaires de l’État
• Allergie à la moindre contestation
• Dépenses somptuaires
• Mariage avec une métisse ivoirienne
• Fin de règne similaire ?

Lisez plutôt :

Maurice Yaméogo né en 1921 et decedé en 1993 a été le premier président de la République de Haute-Volta en 1959. A la mort de Ouezzin Coulibaly et après la proclamation de la République, Yaméogo élimine toute opposition et impose le parti unique. La Haute-Volta se trouve avant même l'indépendance sous le joug de la dictature.

le 13 janvier 1963, Maurice Yaméogo céde à la paranoïa après le coup d’État au Togo dans lequel le président Sylvanus Olympio est assassiné. Il fait arrêter Joseph Ouédraogo, Pierre-Claver Tiendrébéogo et Frédéric Guirma ambassadeur à l’ONU. Ensuite, il s’en prend à son cousin Denis Yaméogo, ministre de l’Intérieur. Ce dernier est emprisonné puis réintégré en 1965. Chaque année de nombreux remaniements ministériels improvisés sont effectués et le président de la République annonce à la radio, la nomination ou la révocation de ministres.

Maurice Yaméogo candidat unique à l’élection présidentielle du 3 octobre 1965, est « triomphalement » réélu par 99,97 % des voix.

En juin 1965, après que Sékou Touré a traité Félix Houphouët-Boigny le dirigeant ivoirien de valet de l’impérialisme français, Maurice Yaméogo l’insulte pendant près d’une heure à la radio:

« Qui est donc ce Sékou, alias Touré, qui désire tant qu’on parle de lui ? Un homme orgueilleux, menteur, jaloux, envieux, cruel, hypocrite, ingrat, intellectuellement malhonnête...Tu n’es qu’un bâtard parmi les bâtards qui peuplent le monde. Voilà ce que tu es, Sékou, un bâtard des bâtards »

Maurice Yameogo est le premier chef d’État africain accueilli à la Maison-Blanche par le président Lyndon Baines Johnson. Il rentre des États-Unis avec trois milliards de francs CFA : un pour lui, les deux autres pour les présidents ivoirien et nigérien Félix Houphouët-Boigny et Hamani Diori. Il place son milliard sur un compte privé en Suisse. Ces fonds lui permettent de financer la campagne législative du 7 novembre 1965.

La même année, Yameogo fait emprisonner son épouse Félicité, divorce, et se remarie le 17 octobre en grande pompe avec la métisse « Miss Côte d’Ivoire » Nathalie Monaco, assisté pour l’occasion des présidents ivoirien Félix Houphouët-Boigny et nigérien Hamani Diori. Les noces se déroulent avec faste dans les Caraïbes et au Brésil.

Le régime de Yaméogo jouissait au départ, du soutien de l’Église voltaïque. En 1964, l’État a supprimé les subventions en faveur de l’école privée catholique. Le cardinal Paul Zoungrana met alors tout son pouvoir moral pour discréditer Maurice Yaméogo qui s’est mis à dos aussi les musulmans après les avoir traité à la radio de charlatans et de marabouts.

Maurice Yaméogo a pris tout au long de sa présidence des mesures à l’encontre de la chefferie traditionnelle : interdiction du port de tout insigne rappelant les chefferies coutumières, suppression des salaires des chefs.

Le 1er janvier 1966, à l’annonce des grandes manifestations de protestations, le chef de l'État demande aux autorités religieuses d’intervenir. Celles-ci s'y refusent et avec la chefferie traditionnelle, elles apportent leur soutien au mouvement.

Dans la nuit du 2 au 3 janvier 1966, les évènements se précipitent. Maurice Yaméogo ordonne l’installation de plusieurs automitrailleuses aux alentours du palais. Au matin débute la manifestation avec les collégiennes du cours Normal suivies par les élèves du lycée Philippe Zinda Kaboré et rejoints par plus de 100 000 ouagalais. La manifestation n’est pas violente. La foule appelle désormais à la démission du président de la République retranché dans le camp Guillaume Ouédraogo.

Après plusieurs heures de négociations, Maurice Yaméogo annonce par radio sa décision de remettre le pouvoir au lieutenant-colonel Sangoulé Lamizana :

« Contrairement à ce que l’on peut croire, je suis le premier réjoui - et mes ministres après moi - de la manière la plus pacifique dont les choses se sont résolues. Si depuis plus de quatre jours, notre capitale d’habitude si pacifique a connu un tel échauffement et que heureusement rien ne se soit produit sur le plan de la perte de vies humaines, c’est parce que là encore, bien que possédant les attributs du pouvoir, nous n’avons pas voulu user de quoi que ce soit pour qu'un jour, on puisse dire que la Haute-Volta a perdu l’une de ses grandes vertus qui est le respect de soi-même, l’amour entre ses frères. Et c’est pour quoi je suis heureux que le chef d’état-major général, entouré de tous ses officiers, ait pu, en parfaite harmonie avec moi-même, pour que l’histoire de notre pays puisse continuer à aller de l’avant, réaliser de façon si pacifique ce que j’appellerais ce transfert de compétences. L’équipe qui s’en va n’éprouve aucune rancœur croyez-moi bien. »

Selon Frédéric Guirma, Maurice Yaméogo aurait ordonné au chef des Forces armées de tirer sur la foule. Lamizana aurait répliqué que jamais une armée ne tire sur son peuple, qu’un tel ordre devait être signifié par écrit.

Il est placé le 6 janvier en résidence surveillée à Ouagadougou. Cette détention, Maurice Yaméogo la vit très mal au point de tenter de mettre fin à ses jours en décembre 1966. En janvier 1968, Yaméogo fait une seconde tentative de suicide. Son épouse Nathalie Monaco le quitte. Le 5 août 1970, il est libéré.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Yaméogo

RESTONS ZEN, LE BURKINA SURVIVRA


Blaise Compaoré veut son référendum parce qu’il veut rester à Kosyam.
Il veut rester à Kosyam parce qu’il a peur de ne pas bénéficier d’amnistie et d’immunité s’il n’est plus président. Il a peur de se retrouver devant des tribunaux. Il a peur aussi que des membres de sa famille répondent devant la justice. En vérité quand Blaise prenait le pouvoir en 1987, il n’a jamais envisagé de céder le pouvoir à quiconque par la suite.

LES ENJEUX DU REFERENDUM

L’Assemblée Nationale à la majorité peut prendre l’initiative d’organiser le référendum. L’initiative peut venir également d’une pétition signée par 30 000 personnes.

Même si le projet de révision peut être adopté sans recours au référendum s’il est approuvé à la majorité des 3/4 des membres de l’Assemblée Nationale, il est à peu près sur que c’est plutôt Blaise Compaoré lui-même qui prendra l’initiative de signer un décret et demander à l’assemblée nationale de voter un projet de loi.

Blaise et son CDP pourrait ainsi convoquer le référendum entre septembre et novembre 2014. Au plus tard avant mai 2015.

Mais voilà, nous l’avons déjà dit, les blocages peuvent survenir à toutes les étapes du processus :

• Les députés peuvent rejeter le projet de loi (mais des enveloppes de plusieurs centaines de millions sont prêtes pour ceux qui sont sensibles à la corruption)

• Le Conseil Constitutionnel peut déclarer la non constitutionnalité de la loi ou remettre en question la sincérité du référendum ou encore refuser de proclamer les résultats. (Il parait que les membres sont tous acquis à la cause de Blaise Compaoré. Vrai ou faux ?)

• Les représentants des partis politiques de l’opposition et de la société civile peuvent démissionner de la CENI et bloquer son fonctionnement. (Beaucoup de faux opposants sont prêts à prendre les places vacantes)

• Un soulèvement populaire peut empêcher la tenue du référendum (Scenario le plus probable)

POURQUOI ON A L’IMPRESION QU’IL N’Y A PAS DE RESISTANCE CITOYENNE OU DE REACTION DE L’OPPOSITION POLITIQUE ?

Je rappelle à tous que le Burkina est un pays exceptionnel où les gens croient encore en des idéaux. Un pays ou malgré les tentatives du clan au pouvoir de corrompre les esprits de façon endémique et de transformer les populations en des zombies guidés par l’appât du gain facile, il existe encore une conscience résiduelle d’intégrité et de sacrifice de soi.

Je crois que nous sommes tous d’accord pour chasser la classe dirigeante. C’est le BIG PROJECT et nous sommes prêts pour la mobilisation.

Maintenant, pourquoi passer à l’action AVANT l’annonce du référendum ?

Entre 1983 jusqu’en 1999, nous ne savions pas comment Blaise Compaoré fonctionnait exactement. Il nous a toujours surpris et réussi à prendre le dessus même dans des situations désespérées
Pourquoi ? Parce qu’il a l’âme d’un militaire. Un esprit tactique qui n’engage les batailles que lorsque l’adversaire est vulnérable et a été entrainé sur un terrain favorable. Mais désormais, Blaise Compaoré ne fait plus illusion. Il est obligé de combattre à découvert.

Ne soyons pas fébriles. Tout est question de timing. Gardons notre sang-froid.
Attendons patiemment l’annonce du référendum si nous ne voulons pas acheter un poisson dans l’eau.

Laissons les vociférer sur RFI, France 24 et la RTB comme ils ont vociféré à l’arrondissement 4 de Ouagadougou.

Bamba Alex Souleymane a renoncé. Soro Guillaume a baissé les bras. Franklin Nyamsi s’est essoufflé.

La bataille de l’opinion est de toutes les façons perdue pour les aficionados de Compaoré. Qui pourrait croire un seul instant que l’opinion publique dans les pays occidentaux puisse être favorable à l’idée de prolongation d’un chef de l’Etat africain qui a fait plus d’un quart de siècle au pouvoir?

« 27 ANS AU POUVOIR ET IL VEUT REVISER LA CONSTITUTION POUR RESTER PRESIDENT A VIE? »

C’est la seule argumentation valable et elle est inattaquable parce que depuis Karl Popper nous savons que pour être juste, un postulat ne doit pas être prouvé mais résister à la réfutation.

samedi 10 mai 2014

IL FAUT SAUVER LA PAIX AU FASO! MAIS COMMENT?


La paix a peur. La paix est en danger.
La paix a été séquestrée. La paix a été prise en otage.
Une rançon doit être payée pour sa libération.

En échange de la paix, nous devons accepter de livrer l’article 37 par voie référendaire.

• Si nous refusons, l’otage pourrait être déplacé loin de nos cœurs, nos esprits et nos cités ; L’otage sera sans doute exécuté.
• Si nous acceptons de livrer l’article 37, c’est toute la constitution que nous livrons. Les ravisseurs vont sans doute la violer, la souiller, la profaner. Elle sera réduite en esclavage pour servir l’unique dessein de la dictature.

Nous voilà alors engagés dans une course contre la montre pour libérer l’otage. Nous voilà engagés dans une opération anti-terroriste contre des forces aussi obscures et maléfiques que Boko Haram.

• Option 1 :
« Les Evêques et Archevêques, au regard de la situation préoccupante, ont souhaité que nous priions pour la paix. A cet effet, une veillée de prière inaugurale a été organisée le jeudi 08 mai 2014, à la place de la nation.» http://www.lefaso.net/spip.php?article59052&rubrique386

• Option 2 :
Monter un groupe de commando de millions de citoyens et de citoyennes pour prendre d’assaut la forteresse où la paix est retenue en otage et réclamer sa libération sans condition.

• Option 3 :
Nous acceptons le référendum. Nous livrons l’article 37. Dans ce cas, nous ne sommes même pas sûrs que les kidnappeurs acceptent de libérer et de nous rendre la paix.

mercredi 7 mai 2014

TAMBAO, DE PLUS EN PLUS PROCHE, DE PLUS EN PLUS LOIN ...



LE MILLIARDAIRE

Vasile Frank Timis, né en 1963 et originaire de la Roumanie est un personnage hors du commun qui est allé chercher fortune en Australie d’abord en tant que routier. Il est vite connu des services de la police et de la justice pour trafic de drogue. Ensuite, à trente ans, il est à la tête de sociétés minières fictives, associé avec des personnalités roumaines qui s’adonnent depuis la chute de Ceausescu, au trafic d’influence affairo-politique. 

En 2004, Timis débarque en Sierra Leone qui sort d’une décennie de guerre civile. Très rapidement, Timis fait main basse sur la Sierra Leone où il détient Tonkolili, la plus grande mine de fer d’Afrique, il y exploite des diamants, de l’uranium et de l’or. Frank Timis possède les enterprises African Minerals en Sierra Leone, African Petroleum au Senegal, en Gambie et en Côte d’Ivoire. Il a signé une convention portant sur quatre permis d’exploration au Niger. Il sera bientôt en Guinée. Ses partenaires principaux sont des groupes chinois : China Railway Materials, Shandong, et Tianjin Materials and Equipment Group Corporation.

Frank Timis est depuis 2012 l’homme le plus riche de Roumanie . C’est, il semble, un illusionniste, un corrupteur qui achète tout à crédit et vend tout cash. Un personnage haut en couleur critiqué pour ses exagérations sur les ressources minérales de ses concessions.

L’ELEPHANT BLANC ?

Frank Timis a obtenu le 11 août 2012, les droits d’exploitation du gisement de manganèse de Tambao, promettant d’y investir 350 milliards CFA, de réhabiliter la voie ferrée Ouaga-Kaya, de construire une route et une voie ferrée Tambao-Kaya, de bitumer la route Dori-Gorom-Gorom-Tambao, soit environ 165 km. Le 30 avril 2014, le Conseil des ministres lui a octroyé un permis d’exploitation qui couvre une superficie de 26 km² pour sa société PAN AFRICAN TAMBAO (PAT) SA.  Tambao est située dans commune rurale de Markoye, province de l’Oudalan, région du Sahel.

C’est en 1975 qu’avait été créée la Société minière de Tambao (Somitam) : 51 % d’intérêts publics voltaïques, 30 % pour Tambao Manganese Mine Development (Japon), 9 % pour Exploration und Berghan GmbH (Allemagne), 7 % pour Union Carbide (Etats-Unis) et 3 % pour la Société Tambao Manganèse (France). Il était prévu un démarrage de l’activité d’extraction à compter d’octobre 1977. Tambao va rester dans les tiroirs parce que excessivement coûteux en investissements pour un produit brut qui se trouve en surcapacité.

Actuellement, la Chine, l’Afrique du Sud et l’Australie, le Bresil, le Gabon, le Kazaksthan, l’Inde, l’Ukraine et le Ghana assurent 98% de la production mondiale de manganèse.
Le manganèse est un métal dont la fonction principale est de servir d’alliage des aciers dans les hauts fourneaux pour leur conférer dureté et résistance. 

Les principaux usages du manganèse sont la sidérurgie, la fabrication de piles électrique et l’industrie chimique.

A Tambao, il semble avéré que le rêve tiendra du mirage.

LE GOUVERNEMENT

Selon le ministre Salif Kaboré, les réserves prouvées à ce jour peuvent être exploitées durant 30 ans. « On verra le manganèse de Tambao sur le marché d’ici à la fin de l’année 2015». Ce qui est irréaliste parce que la réalisation des infrastructures routières, ferroviaires, des ouvrages et équipements d’exploitation de la mine devrait durer au moins trois ans.

D’autre part, le premier ministre Luc Adolphe Tiao a déclaré que le contrat avec le  conglomérat français Bolloré qui exploite, via Sitarail, le chemin de fer de 1260 km du port d’Abidjan à Ouagadougou avait expiré.  Une nouvelle compagnie sera créée et aura en charge la réhabilitation et l’exploitation de la ligne. Pan African Minerals contrôlera 55 % de la nouvelle compagnie, Bolloré 25 % et les gouvernements Burkinabè et ivoirien chacun 10 %. Il semblerait cependant que le contrat  de Sitarail s’étend jusqu’en 2035. 



Plusieurs groupes industriels, de par le monde, ont assigné le Burkina Faso devant la justice pour rupture de partenariat concernant la mine de Tambao.

Il se raconte même que  “ The President's wife got a nice big apartment in London bought by owner of PAM.” 

Liens :



dimanche 4 mai 2014

POURQUOI ILS NE VEULENT PAS QUE BLAISE COMPAORE QUITTE LE POUVOIR



Tout le monde sait que le président du Faso va très prochainement annoncer la tenue d’un référendum pour modifier l’article 37 de la constitution qui l’empêche de rester au pouvoir après 2015. Tout le monde sait que le pays va alors sombrer dans une crise politique, économique et sociale. Tout le monde sait qu’il y aura des destructions de biens publics et privés, des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre… Personne ne sait exactement COMMENT ni QUAND tout ça va finir. Personne ne souhaite qu’il y ait des morts.

Pourtant tout le monde se rappelle les conditions sanglantes dans lesquelles Blaise Compaoré et sa suite sont arrivés au pouvoir  le 15 octobre 1987. Tout le monde sait aujourd’hui que ce n’était pas pour « rectifier » la révolution parce que tout le monde a vu ce qu’ils ont fait immédiatement après avoir pris le pouvoir.

Juste pour cette fois, mettons entre parenthèse les crimes de sang et abordons les crimes économiques:

PATRIMONIALISATION ET CRIMES ECONOMIQUES

Dès 1991, dans le cadre du Plan d'Ajustement Structurel (P.A.S.), le Burkina Faso a mis en œuvre un premier programme de privatisation qui a concerné 22 entreprises et en 1994, une seconde tranche de 19 autres entreprises. 

La Société Burkinabé de Manufacture du Cuir (SBMC) et la Société Burkinabé des Cuirs et Peaux (SBCP) ont ainsi été bradées à Alizeta OUEDRAOGO (la belle-mère Nationale). TAN ALIZ a en plus bénéficié d’un monopole et de mesures fiscales sur plusieurs années  qui ont assuré la fortune de « Alizète Gando ».

La SOCOGIB, créée sous la révolution en 1984 a été (avec la CEGECI) à l’origine des projets immobiliers Cités An II, Cités An III, Cités An IV, 1200 logements à l'instar de la zone du Bois et de la Rotonde. En ces temps, l’Etat avait encore le souci de procurer un logement décent à chaque burkinabè.

Le 31 décembre 2001, le ministre du Commerce, de l'Entreprise et de l'Artisanat Alain Yoda et Mme Alizèta Ouédraogo, directrice générale de la société AZIMMO ont procédé à la signature de la convention de privatisation de la SOCOGIB qui, à cette période, avait un capital de 1.842.600.000F CFA et possédait de nombreux terrains et immeubles dont plusieurs accueillaient des services publics.
Alizèta Ouédraogo  devient le nouveau propriétaire après avoir décaissé la somme de 1 793 617 464 francs CFA. http://www.lefaso.net/spip.php?article31649

Trois mois plus tard, en avril 2002, La belle-mère Nationale décide de vendre pour la somme de 1 650 000 000 francs CFA l'EIA (école internationale de l'amitié à Zogona) qui appartient à la SOCOGIB. http://www.journaldujeudi.com/592/digest.htm

En 2005, la SOCOGIB vend à la CNSS un terrain situé entre le lycée St Exupéry et l'ambassade d'Allemagne au prix de 1 700 000 000 francs CFA. http://archives.evenement-bf.net/pages/dossier_1_87.htm, http://archives.evenement-bf.net/pages/focus_88.htm

Le Ministère de la Culture serait en location dans un bâtiment (en face du CENASA) qui appartient à la SOCOGIB, donc à Alizeta Gando. Beaucoup d’autres propriétés de ce genre à travers le Burkina Faso procureraient, depuis des années, plusieurs milliards à la belle mère Nationale.

QUELQUES SOCIETES PRIVATISEES OU LIQUIDEES DEPUIS 1991

SOBCA, SIFA, SONAPHARM, SONAR, Grands Moulins du Burkina (GMB), FASOPLAST, ZAMA PUBLICITE, SOBBRA, BRAKINA, Société des Chemins de Fer du Burkina, RNTC X9, Société Burkina Shell, Société Nationale de Cinéma du Burkina (SONACIB), Société Nationale de Transit du Burkina (SNTB), SOSUCO, FASO FANI, Imprimerie National du Burkina, FASO Yaar, CITEC, SOPAL, SAVANA, FASO Tours, SOCOGIB, Société Burkinabé de Manufacture du Cuir (SBMC), Société Burkinabé des Cuirs et Peaux (SBCP), ONATEL … http://www.fdi.net/documents/WorldBank/databases/plink/burkina/burki.htm

Aujourd’hui nous assistons à une ruée frénétique vers l’extraction minière avec la bénédiction de nos dirigeants. De vastes domaines sont concédés à des sociétés écran le plus souvent étrangères. Brader le patrimoine national, c'est montrer que l'on ne se préoccupe pas du sort des générations futures mais que l’on est plutôt dans la logique de satisfaire des besoins égoïstes et immédiats. A l’exemple de la SOCOGIB qui n’est que le sommet de l’iceberg, ils ont vendu,  cédé, monnayé, liquidé, soldé beaucoup de biens publics de sorte qu’ils ne peuvent plus rendre compte de rien.
Ils ne veulent pas répondre de tous ces crimes économiques.
Ils s’accrochent à l’espoir que Blaise Compaoré pourra une fois de plus vaincre l’adversité et régner à jamais sur le Burkina Faso.